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Qu'attendre des fauches précoces ?

Les récoltes précoces sont un compromis entre le rendement et la valeur alimentaire. (©Terre-net Média)

Moins de rendement mais plus de valeurs : les fauches précoces sont-elles réellement la meilleure stratégie en coupe d’herbe ? [Article initialement paru le 4 avril 2022, mis à jour le 2 avril 2025]

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Du soleil, un peu de vent : avec de telles fenêtres météorologiques, les faucheuses sont dans les starting-blocks. Si les fauches précoces sont largement plébiscitées pour avoir de bonnes valeurs alimentaires, elles pénalisent le rendement. Alors, que privilégier ? Le BTPL propose quelques pistes pour se décider !

Viser les valeurs alimentaires

Le choix de la date est un compromis entre un rendement et une valeur souhaitée. Si cette coupe est destinée à des vaches laitières, il faut privilégier la valeur. Seuls les élevages trop justes en surfaces fourragères, en stocks, et avec un risque de sécheresse doivent assurer le rendement. Si l’herbe représente une part minime de la ration des vaches (moins d’1,5 kg MS), sa valeur propre a nettement moins d’importance.

Les essais du Grand Ouest (Mauron 56 et Trévarez 29) montrent des écarts de 5 points de MAT entre une coupe précoce début avril et une plus classique fin avril. Ces résultats n’ont rien d’exceptionnels. De nombreux éleveurs affichent des analyses avec des valeurs au-delà de 18 % de MAT.

La difficulté est de trouver le bon créneau météo. L’année passée, avec un printemps très humide, l'enjeu était par endroit de savoir rentrer dans les parcelles !

Ces écarts de valeurs se retrouvent un peu partout en France, avec de fortes disparités parfois. (©BTPL)

 

Suite à la coupe, la persistance des trèfles et autres légumineuses est facilitée (accès à la lumière). Mais le seul moment où il est possible d’augmenter la valeur de l’ensilage ou l’enrubannage, c’est à la coupe. Après, il y a uniquement des pertes (5 à 10 % liés à la conservation sous forme ensilée). La valeur de l’ensilage n’est que le reflet de la valeur de l’herbe au moment de cette coupe.

L’occasion de faire du stock

En zone séchante, les coupes de printemps sont cruciales pour les stocks annuels. Les dérobées semées après moisson (ou après maïs) peuvent être récoltées tôt (voire même une première fois à l’automne selon les années). D’un point de vue agronomique et de la vie du sol, les couverts ont un rôle important, autant les valoriser si nécessaire.

Sur les coupes suivantes, en zone favorable, raccourcir l’intervalle entre fauche à 4-5 semaines améliore aussi la valeur, même si les écarts sont moins marqués que sur la première coupe.

En réduisant l'intervalle entre les coupes, la valeur alimentaire s'améliore. (©Source Tranvoiz et al – Chambre agri Bretagne Idele - 2020)

Plus de lait, un peu plus de taux

Les mesures montrent un vrai effet sur la production laitière, au-delà de 2 l/vache/jour sur des rations avec une majorité d’herbe et en système très économe en concentrés. En taux, les résultats sont plus homogènes avec un petit plus pour les coupes précoces sur les multipares. Les effets sont d’autant plus marqués en production biologique où il est souvent difficile d’équilibrer la ration hivernale.

Sur des rations classiques, ensilage maïs majoritaire, l’effet est plutôt de l’ordre de 0,5-0,7 l/vache/jour avec 3-4 kg MS d’herbe. Le principal intérêt est de ne pas déconcentrer la ration en énergie, voire en azote sur des coupes tardives. L’azote soluble de l’herbe est bien valorisé. Ces coupes précoces permettent de maintenir le lait produit avec une économie de 0,4-0,5 kg de correcteur. 

 

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