« PILOTER SON EXPLOITATION AVEC LE COÛT DE PRODUCTION ! »

Connaître son coût de production, c'est bien…. L'utiliser, c'est essentiel ! Il s'agit en effet d'un véritable outil de gestion technico-économique de l'atelier lait, notamment dans une optique de réduction des charges.

Déterminer un coût de production consiste à isoler de la comptabilité les charges opérationnelles et de structure afférentes à chaque activité. La répartition entre les ateliers doit être pertinente. L'éleveur peut alors identifier les charges qui pèsent le plus lourd sur le coût et y travailler. En production laitière, cinq postes représentent plus des deux tiers du coût de production. Les charges « matériels » représentent 21 %, le coût alimentaire 28 %, les « bâtiments » 11 %, le coût de renouvellement 8 % et les charges sociales « exploitant » 4 %. En analysant finement ces postes, on peut identifier des leviers d'action pour optimiser le revenu. Au troisième trimestre 2010, le coût de production moyen calculé auprès d'éleveurs de Cogedis s'élevait à 306,40 €/1 000 l quand le quart supérieur produisait à 250,20 €… Et pour un prix de vente du lait à peu près similaire ! Le coût de production peut également faire l'objet d'une approche prévisionnelle afin de mesurer l'impact des investissements. Si cela était fait systématiquement, aurions nous un quart inférieur à 374,70 € de coût de production par 1 000 l ?

Le commentaire de l'expert

« Le coût de production reprend les charges proportionnelles qui figurent dans le calcul de la marge brute, à l'exception du coût de renouvellement qui est une charge calculée spécifiquement. Il faut donc rappeler l'importance de ce coût de renouvellement qui est un point essentiel dans l'analyse technique. En effet, il mesure le différentiel existant entre le prix de vente d'une vache de réforme et le prix d'achat (ou prix de revient) d'une génisse prête à vêler. Il va donc varier en fonction du taux de réforme, du taux de mortalité, de la bonne conformation ou non des réformes, de l'âge au vêlage des génisses… Les charges de structure constituent l'autre volet du coût de production. La difficulté consiste à les rattacher le plus judicieusement possible à la production étudiée. Des clés de répartition sont utilisées pour les charges générales. »

« L'avantage fiscal ne justifie pas l'achat de matériel »

« Avec l'amélioration de la conjoncture au niveau du prix de vente du lait, on constate que les coûts de production ont tendance à repartir à la hausse. Bien sûr, le prix des matières premières nécessaires à l'élevage et aux cultures est lui aussi en hausse.

Mais il faut éviter les erreurs de gestion qui peuvent grever fortement le coût de production, pour plusieurs années. N'oublions pas le poids des “dérapages” de 2008 sur les résultats en 2009. En effet, on entend trop souvent que pour éviter de payer trop d'impôts, il suffit d'acheter du matériel. Un amortissement n'est pas qu'une écriture comptable. Il traduit bel et bien une perte de valeur du matériel et ce n'est en aucun cas une charge “cadeau” ! En agriculture, comme dans toute PME, il faut raisonner par le biais du coût de production pour mieux affronter les fluctuations du marché. »

« PILOTER SON EXPLOITATION AVEC LE COÛT DE PRODUCTION ! »

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