Depuis le 1er septembre, les normes azote sont variables en fonction de la durée du pâturage et de la production de lait par vache. Cela entraîne une adaptation des pratiques pour environ 10 % des élevages laitiers.
C omme toute espèce animale, les bovins rejettent des déjections qui sont stockées en fosse ou en fumière puis valorisées par les cultures ou épandues naturellement au pâturage. La quantité d'azote disponible dans ces effluents varie en fonction de l'alimentation des vaches et de la volatilisation de l'ammoniac pendant le stockage ou à l'épandage.
En conséquence, la France a décidé à partir du 1er septembre, comme d'autres pays européens, de donner une valeur forfaitaire aux rejets d'azote par vache en fonction du temps de pâturage et de la quantité de lait produit par vache.
La situation de départ
- M. Lepré a un quota de 480 000 l avec 66 VL à 8 158 kg/an(1).
- Les vaches pâturent 5,5 mois par an (35 ares d'herbe pâturée/vache).
- L'âge au premier vêlage est de 29 mois. Le taux de réforme est de 30 % après 2,9 lactations.
- M. Lepré a un atelier d'engraissement de porcs de 500 places.
- La SAU est de 58 ha.
(1) Modalité de calcul du lait livré en kg/VL = [480 000 l livrés x 1,032 kg/l] : [66 VL présentes x 0,92] = 8 158 kg/VL).
Le commentaire de l'expert
Le commentaire de l'expert « Le nouveau calcul fondé sur le temps de pâturage et le lait produit représente 24 UN supplémentaires par hectare. Plusieurs adaptations sont possibles.
• Augmenter le lait par vache : 6 vaches de moins représentent 666 U d'azote et impliquent une augmentation de 80 l livrés par vache. Le ration est ainsi à 168,5 UN/ha. Diminuer l'âge au vêlage des génisses à 25 mois et le taux de renouvellement à 25 % : élever 16 génisses par an (soit 35 génisses présentes au lieu de 48 actuellement) permettrait de réduire de 586 U d'azote pour arriver à 170 UN/ha.
• Diminuer le temps de pâturage à moins de quatre mois : cela implique une révision du système fourrager, car il ne sera possible de sortir les vaches nuit et jour que deux mois dans l'année. Les 35 ares d'herbe ne pourront plus être pâturés. Il faudra choisir entre la fauche avec distribution à l'auge, ou plus de maïs et moins de surface d'herbe. Cette solution permet de réduire l'azote de 20 U/VL, soit 1 320 U, et d'obtenir un ratio de 157 U/ha. Par ailleurs, cette solution peut nécessiter d'augmenter les besoins en stockage des déjections.
• Exporter 650 U d'azote sous forme de fumier de bovins ou de lisier de porcs, ou diminuer la production de 630 unités d'azote en compostant le fumier de bovins. »
Le commentaire de l'expert
« Les solutions retenues par M. Lepré lui permettent de respecter la norme des 170 unités d'azote par hectare en conservant son système d'alimentation et la surface d'herbe pâturée par vache. Le temps de présence dans le bâtiment n'est pas modifié. On constate une légère amélioration du résultat grâce aux marges sur les cultures de vente supplémentaires, et à l'amélioration conséquente de l'âge au vêlage. Ces solutions permettent de répondre à court terme mais limitent la flexibilité de l'exploitation pour produire à terme des volumes supplémentaires. »
La conclusion de l'expert « Lister les solutions et les combiner entre elles »
« Dans les exploitations qui sont proches des 170 unités d'azote par hectare, il faut souvent combiner plusieurs solutions, si possible les moins contraignantes, pour respecter les normes. La réflexion sera orientée sur les questions suivantes.
• EST-IL POSSIBLE D'OPTIMISER L'EXISTANT EN FERTILISATION ? Composter du fumier (- 30 % de la valeur azotée) ; diminuer les importations en gardant un plan de fumure équilibré ; exporter en gardant un plan de fumure équilibré.
• EST-IL POSSIBLE D'AUGMENTER LA SAU ? Dans toutes ces réflexions, les projets de l'exploitation, telle une augmentation du droit à produire ou de la surface, devront être pris en compte. » Cohérence entre le temps de présence des vaches hors bâtiment et la surface disponible en herbe ; augmentation de la production par vache ; diminution de l'âge au vêlage des génisses et du taux de réforme.
• EST-IL POSSIBLE DE MODIFIER LE SYSTÈME DE L'EXPLOITATION ? Réduction de la surface en herbe de l'exploitation (moins de quatre mois hors bâtiment) ; arrêt d'autres ateliers existants (taurillons, boeufs, allaitantes…) ; délégation de l'atelier génisses.
• EST-IL POSSIBLE D'AUGMENTER LA SAU ? Dans toutes ces réflexions, les projets de l'exploitation, telle une augmentation du droit à produire ou de la surface, devront être pris en compte. » Dans toutes ces réflexions, les projets de l'exploitation, telle une augmentation du droit à produire ou de la surface, devront être pris en compte. »