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Comment choisir sa presse à balles cubiques

La presse 190 HDP II de Krone est capable de produire des balles extrêmement denses avec un double piston de nouage. Elle requiert toutefois un tracteur puissant.

Si le format et la densité semblent les deux critères de choix principaux pour une presse, la réactivité du concessionnaire en cas de panne est un aspect également primordial. Il faut donc choisir une machine proposée par une concession qui disposera de pièces et de mécaniciens formés et prêts à intervenir.

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Ils sont rares les agriculteurs qui possèdent leur propre presse à balles carrées (ou cubiques) et pour cause. Le prix est particulièrement dissuasif, il a explosé ces dernières années : 150 000 à 180 000 € neuf contre environ 120 000 € il y a 10 ans. C’est 3 à 4 fois plus cher qu’une presse à balles rondes. Et puis ces équipements nécessitent des tracteurs de forte puissance, 200 ch au minimum, 300 ch de préférence.

La quasi-totalité des acheteurs de ce type de matériel sont donc des entreprises de travaux agricoles (ETA) ou des Cuma. Le marché est très restreint, 250 à 300 machines vendues par an, il se partage entre 4 ou 5 constructeurs seulement, contre près d’une trentaine pour les presses à balles rondes.

Le format

Si la taille des bottes demeure un critère encore important pour les éleveurs, il n’y a en réalité plus guère de choix. Historiquement, il existait deux formats : 120/70 cm et 120/130 cm. Aujourd’hui, le marché français se concentre sur le format 120/90 cm, compromis pertinent entre le poids, le gabarit des bottes et la possibilité de les transporter sur une remorque qui ne dépasse pas la hauteur réglementaire de 4 m.

La densité

« On s’aperçoit qu’une densité plus importante permet d’atteindre plus rapidement la rentabilité, assure Éric Mivelle, spécialiste produit presses à balles cubiques chez Krone. Pour un utilisateur qui fabrique 10 000 bottes par an, si l’on prend en compte l’ensemble des coûts, la tonne de paille récoltée revient à 52 € avec une machine à forte densité et à 55 € avec une standard. »

Pour avoir de la densité, il faut de la puissance. En format 120/90, on peut avoir un poids de 400 kg avec une presse classique à haute densité, et on peut grimper jusqu’à 550 kg avec une presse à très haute densité (HDP II de Krone par exemple), pratique pour ceux qui veulent exporter de la paille, on en met davantage sur le plateau. « Beaucoup d’ETA veulent une densité de 190 kg/m3, c’est-à-dire des balles de 500 kg parce que cela permet d’atteindre la limite du poids total à charge du camion de paille. »

Mais pour presser de telles balles, il faut de très gros pistons, et donc un tracteur de très forte puissance. « Le marché de la très haute densité s’adresse presque uniquement à une clientèle d’entreprises de travaux agricoles qui font du négoce de fourrage », commente Guillaume Le Gonidec, de la Fédération nationale des entreprises de travaux agricoles (FNEDT).

Le débit de chantier

Les fenêtres météo sont de plus en plus courtes et cela n’a pas échappé aux constructeurs, qui mettent en avant leurs performances de débit de chantier. Les machines doivent être capables d’avaler les andains quelles que soient leur forme et leur densité.

La différence d’une presse à l’autre se fait au niveau de la cinématique de la machine : nombre de bras porte-dents des pick-ups, vitesses de rotation, présence de rotor de coupe, etc. Mais la différence se fait aussi beaucoup sur l’andain, qui doit être homogène et suffisamment large. Il est préférable d’avoir un très gros andain pour optimiser l’énergie mobilisée à la fabrication de la balle.

Miser sur le débit de chantier, c’est aussi s’exposer potentiellement à une usure prématurée. « Quand on met des 250 ou 300 ch sur ce type de presse et que l’on voit la vitesse de fabrication d’une botte, la mécanique, derrière, doit supporter beaucoup de choses, avertit Mickaël Madier, conseiller machinisme à la Fédération des Cuma des Deux-Sèvres. Il faut peut-être se donner des limites parce que si l’on met beaucoup de puissance, c’est la presse qui va souffrir. »

La disponibilité des pièces

Le marché est si étroit que la disponibilité des pièces en cas de panne n’est pas possible partout. « En balles cubiques, on a intérêt à aller chez le concessionnaire qui localement vend le plus de pièces, donc qui aura aussi des mécaniciens formés pour travailler dessus », suggère Guillaume Le Gonidec qui estime que c’est peut-être finalement le premier élément à prendre en compte lorsque l’on choisit sa machine.

Automatisation de l’entretien

Le système de graissage automatique est beaucoup plus répandu sur presses à balles cubiques que sur presses à balles rondes, car le surcoût est plus facilement absorbé dans le coût global de la machine. Il permet de gagner du temps avant le chantier. Une presse à balles cubiques doit être soufflée quotidiennement, c’est 45 minutes de travail. Les tôles à 45°, sur certains modèles, réduisent l’accumulation de paille. Il existe aussi des systèmes de ventilation qui permettent de nettoyer les noueurs et d’éviter le salissement des parties latérales de la machine.

Système de nouage

Une balle mal nouée peut se déliter avant d’arriver au stockage mais surtout, attention aux résidus de ficelle dans le fourrage. CNH, Krone et Claas proposent des systèmes sans résidus de ficelles. Plus une balle est dense, plus le système de nouage doit être efficace. Hormis Claas dont le système est en simples nœuds, tous les constructeurs proposent des systèmes en doubles nœuds. « Ce sont des choix de constructeurs, mais au final, la qualité de la ficelle est presque plus importante », relativise Mickaël Madier, de la FDCuma 79.

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