Avec 1 % de marge nette, l’industrie laitière française « fragilisée »
La Fnil a rendu publique une analyse économique et financière des entreprises de la transformation laitière, réalisée avec la Banque de France, qui montre une plus grande sensibilité de ces entreprises aux différents chocs externes, comparativement aux autres industries agroalimentaires.
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Représentant 18 milliards d’euros, 36 000 emplois et un tiers du chiffre d’affaires de l’agroalimentaire français, les entreprises de la transformation laitière jouent « un rôle central dans l’économie nationale », rappelle la Fédération nationale des industries laitières (Fnil). Cette dernière, qui rassemble 153 entreprises, met en avant un « modèle redistributif exemplaire » et une « répartition équitable de la valeur » vis-à-vis des producteurs de lait qui ont bénéficié d’un prix du lait en augmentation de 35 % sur trois ans.
Des marges plus faibles que les autres industries agroalimentaires
Les industriels laitiers déplorent néanmoins une fragilisation liée à des marges nettes de plus en plus faibles. Dans une analyse réalisée avec la Banque de France et diffusée le 25 septembre, la Fnil met en avant un écart croissant entre leur taux de résultat net – en diminution depuis cinq ans – et celui des industries de l’agroalimentaire (IAA).
Ainsi, ce taux était de 1,8 % en 2020 pour les adhérents de la Fnil, et de 2,1 % pour les IAA. En 2024, il est passé à 1,1 % pour les industries laitières, après une diminution quasiment constante, contre 3,0 % pour les IAA.
En parallèle, le taux de marge brute d’exploitation des transformateurs laitiers a également connu une dégradation régulière, passant de 3,7 % en 2020 à 2,5 % en 2023, marquant cependant une reprise en 2024 à 2,9 %. A l'inverse, les industries de l’agroalimentaire ont vu leur taux de marge brute progresser de 5,4 % à 6,5 % entre 2020 et 2024.
Si le chiffre d’affaires des industriels laitiers reste en croissance sur 2020-2024, contrairement à celui des IAA en repli la dernière année, ce dernier marque une progression globale supérieure sur l’ensemble de la période : + 25,8 % contre + 22,7 % pour les adhérents de la Fnil.
Préserver une « juste valorisation » des produits
La Fnil alerte ainsi sur sa plus grande sensibilité aux fluctuations externes, comme le coût de l’énergie, des matières premières ou le contexte géopolitique, et appelle à « préserver pour l’ensemble des acteurs de la filière une juste valorisation de ses produits ».
Dans le cadre des négociations commerciales actuelles, la Fnil propose ainsi « que les négociations des produits agroalimentaires majoritairement composés de matières premières agricoles collectées, transformées, distribuées et consommés en France aient lieu exclusivement en France » pour éviter le contournement des lois Egalim par les distributeurs, via les centrales européennes. Aujourd’hui, « 4 milliards de litres de lait transformés en produits laitiers par les entreprises adhérentes à la Fnil échappent aux lois nationales », dénonce la fédération.
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