Login

Biolait croit dur comme fer en son avenir

Depuis un an, Biolait enregistre avec ses trois partenaires Système U, Auchan et Biocoop une croissance de 4 %.

Biolait a défini, dans son budget 2025, un objectif de prix du lait de 485 €/1 000 l TPQC. Les premiers signaux de reprise du marché bio lui font espérer dépasser les 500 €.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Biolait annonce un objectif de prix de base d’acompte de 425 €/1 000 l pour l’année 2025. Celui du premier trimestre s’élève à 455 €. Celui du deuxième trimestre est fixé à 375 €. « Nous faisons le choix d’une saisonnalité forte du prix. C’est sur les mois d’avril, mai et juin que nous enregistrons le plus fort taux de déclassement du lait bio vers la filière conventionnelle, précise Maud Cloarec, vice-présidente de Biolait et éleveuse bio dans les Côtes-d’Armor depuis 2017. Ce faible prix de base d’acompte sur ces trois mois est compensé par un faible coût de production au printemps grâce au pâturage. » La SAS prévoit a minima un prix du lait moyen 2025, c’est-à-dire toutes primes et qualité confondues (TPQC), de 485 €/ 1000 l, hors prime Biocoop qui s’élevait à environ 5 €/1 000 l l’an passé. « C’est une prévision prudente. Au vu des quatre premiers mois écoulés, nous sommes confiants pour dépasser les 500 € en 2025 », complète Yves Sauvaget, également vice-président.

La stabilisation du nombre de références bio dans les GMS, la hausse des ventes de 4 % depuis un an chez ses partenaires Biocoop, Système U et Auchan, l’utilisation de son logo « Il est là » par Auchan pour soutenir la traçabilité de son lait, etc., sont des signes positifs pour le premier collecteur français de lait bio.

Revenir à un taux de déclassement normal

Biolait prévoit un taux de déclassement de l’ordre de 20 % en 2025, contre 28 % en 2024 et 2023. Certes, sa collecte a baissé de 302 Ml en 2022 à 244 Ml l’an passé à cause des déconversions, des départs à la retraite, des arrêts de l’activité laitière et des incidences sanitaires (FCO et MHE), mais les producteurs, réunis en assemblée générale 9 et 10 avril, ont voté en faveur de l’intégration de nouvelles fermes. Quarante-cinq installations et projets sont actuellement accompagnés et 271 560 € investis, financés par le fonds de développement créé avec Biocoop (2 % du chiffre d’affaires réalisé avec Biocoop reversés). « Nous avons également reçu une soixantaine de demandes d’adhésion de producteurs lâchés par leur collecteur ». La vice-présidente cite Lactalis, Danone (NDLR : en Haute-Normandie) et Olga (NDLR : dans la Manche). Leur candidature est étudiée « en fonction de leur intérêt logistique ». C’est une rupture dans la politique qu’il mène depuis trente ans.

Baisser de 10 €/1 000 l le coût de collecte

Biolait ne compte pas, en effet, uniquement sur la stabilisation du marché, voire même une reprise, pour atteindre les 500 € de prix moyen. La SAS va définir avant l’été les conditions pour abaisser son coût de collecte de 10 €/1 000 l. Les mesures décidées seront mises en place à l’automne. Cela passera par une densification de la collecte, avec par exemple un volume minimal livré par exploitation. « Les décisions seront adaptées à chaque territoire », précisent les deux vice-présidents. Le leader bio ramasse le lait dans 73 départements.

Obtenir 8 M€ des programmes opérationnels

L’autre levier sur lequel travaille Biolait est l’obtention d’un soutien public de 8 M€ pour passer le cap de la crise bio. Avec d’autres organisations de producteurs bio, il a déposé un dossier sur le bureau du ministère de l’Agriculture pour leur ouvrir les programmes opérationnels prévus par la politique agricole commune (Pac). « Nous attendons la réponse des pouvoirs publics fin mai. Ce financement aiderait, par exemple, les producteurs à faire face au surcoût lié à la demande de clients pour du lait sans chlore, à financer le coût de la certification bio, de l’entretien du tank à lait. »

Biolait estime que les courbes de reprise de la consommation et de baisse de la collecte nationale pourraient se croiser à la fin de l’année 2025 ou en début de 2026. D’ici là, il faut tenir. « Nous y allons avec les dents. Nous sommes sûrs de notre avenir», déclare Maud Cloarec. Selon notre observatoire du prix du lait bio, la SAS enregistre actuellement un écart de prix moyen 12 mois de 46 €/1 000 l avec Lactalis-OP Seine & Loire et de 82 €/1 000 l avec Sodiaal. Les deux groupes sont les numéros 2 et 3 de la collecte. « Cela ne nous satisfait pas», conclut la responsable bretonne.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement