Login

ABONDANCE : RETOUR DE BÂTON

Les Vortex se démarquent par leur puissance (111 en corps) mais pêchent en aplombs (94) et en aptitude viande (94).© J.-M.V.

Résultat en demi-teinte du millésime 2011 mais pas surprenant au regard du défi que la race abondance s'est lancé.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

L'ABONDANCE N'A PAS CHOISI LA VOIE DE LA FACILITÉ en prenant à bras-le-corps la question de la variabilité génétique. Cela en osant tester des fils d'anciens taureaux originaux, à l'instar de Naïf (souche Amiens) ou d'Ukren (souche Bizarre). Elle a par ailleurs fait un choix politique lourd de conséquences : un retour à la race pure. Exit donc du schéma les femelles avec un zeste de sang red et, avec elles, des souches très laitières. Ajouter à ces obstacles, la malchance. Celle d'un père à taureaux très laitier, Lamborgini, présent pour compenser l'effort de variabilité consenti, mais dont l'index lait s'effondre (de 886 kg en 2002 à 16 kg aujourd'hui). Vous avez l'explication du bilan en demi-teinte du millésime 2011. Les dix-neuf géniteurs testés pointent à 3 kg de lait (- 53 kg en 2010) et seulement 95 en morphologie (99 en 2010). Parmi eux, huit fils de taureaux variables : quatre Naïf, un Ukren et un Lénine, un Faucon (souche Bichon) et un Lion (souche Ignace). Mais aussi deux Lamborgini. Les Naïf de 2011 n'ont pas eu le même résultat que Vaccin, sorti l'an dernier à 112 d'Isu et 508 kg en lait (103 d'Isu et 258 kg aujourd'hui). Aucun ne sera remis en service. Même fiasco des autres « variables ».

À SUIVRE : LE POTENTIEL PRODUCTION DE VORTEX

Finalement, il n'y aura que deux nouveaux promus. À 133 d'Isu, Vortex (Guignol/ Lessiver), l'un des cinq Guignol en lice, montre comme ces derniers beaucoup de potentiel laitier (974 kg). Reste à voir comment il évoluera, car on retrouve le côté maternel avec Lessiver et Glorieux, deux géniteurs moyennement laitiers. Bonne surprise, ce potentiel est associé à des taux neutres (TP/TB : - 0,3/0,3). Dommage que Vortex ait hérité du défaut de son père en cellules (- 1,3). Côté morphologie, il s'en sort mieux que les autres Guignol mais n'est pas non plus un crack. Certes, ses filles se démarquent par leur puissance dans la taille (112) et les profondeurs (109/116) avec une largeur de poitrine normale (96). Les mamelles (98) sont plutôt correctes avec une attache arrière haute (111). Mais elles sont dotées de trayons (94) plutôt longs (105) et grossiers (106). Les Vortex pèchent aussi en aplombs (94), avec un jarret un peu coudé (104) et un talon peu épais (103). Gare enfin à l'aptitude viande (94).

Pénalisé par son potentiel de production (- 121 kg), Vigneron (Lamborgini/Faucon) se retrouve à 123 d'Isu malgré ses bons taux (TP/TB : 2,1/3,2) et ses index fonctionnels neutres. Comme les Lamborgini, ses filles manquent de taille (78) et de profondeur de flanc (83), ce qui n'est pas forcément un handicap pour la montagne. On retrouve des bassins peu éclatés (90 en longueur, 85 en largeur). En revanche, le cumul Lamborgini/Faucon a joué sur les aplombs (111) avec des talons assez épais (89). Et surtout, Faucon a transmis ses qualités de pis (119) : pas de volume (95), bon équilibre (108), attache avant longue (113) et arrière assez large (106), ligament marqué (112). Et surtout, les trayons (119) sont au top, bien orientés (112), plutôt serrés à l'avant (98), courts (90) et fins (77).

JEAN-MICHEL VOCORET

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement