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RACE MONTBÉLIARDE À L'ÈRE DU TOUT-GÉNOMIQUE

Crasat, un grand laitier sûr en mamelle et avec de la musculature. Les filles de Crasat, nouveau n° 1 racial se démarquent par la solidité de leurs aplombs (118) et leurs qualités de pis (117), couplées à de bons trayons (111). L'attache avant est longue (107), l'attache arrière haute (114) et large (120). On appréciera aussi sur ce grand laitier confirmé avec ses filles (1 084 kg) l'absence de volume (111) et l'excellent équilibre (120). Seule ombre au tableau : la force du ligament (81). Mais,

La race entre dans une nouvelle ère avec ses premiers génomiques évalués sur descendance. Un nouveau rythme va aussi s'imposer avec un « turn-over » important des jeunes taureaux mis en service.

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LES ÉLEVEURS MONTBÉLIARDS VONT DEVOIR S'HABITUER À UNE PLÉTHORE DE TAUREAUX À GÉRER et à un nouveau rythme. Ils avaient commencé à se familiariser depuis quatre ans aux génomiques proposés sans index officiels (gammes Génumo Profil et JB Espoir) et à ceux diffusés avec index (Gammes Génumo Privilège et JB Junior). Ces jeunes taureaux sans fille venaient en complément de leurs aînés confirmés, issus du testage évalués sur descendance (gammes Performance et JB Senior).Fin de la transition. L'indexation 2013/2 voit, pour la dernière fois, des taureaux issus du testage classique entrer parmi les confirmés. Une vingtaine au total, à l'instar de Cargo ou Cadioso à Umotest, Casimir ou CelioJB à Jura-Bétail. La sortie de juin voit aussi, pour la première fois, ceux appelés à prendre le relais y faire leur entrée, les génomiques ayant des filles vêlées. C'est le cas de Crasat (Redon/Micmac), nouveau numéro un racial à 178 d'Isu chez Umotest. C'est aussi le statut des Jurassiens Cardiff, Crumble et Disney JB qui s'incrustent dans le top 15 racial(1).

UN TURN-OVER PLUS IMPORTANT

Entre ces « confirmés » et la jeune génétique, ce sont une cinquantaine de nouvelles têtes sorties en juin avec lesquelles il faut apprendre à jongler. Sans compter les Génumo Profil et les JB Espoir, le gros des troupes (85 taureaux). Finie l'époque du planning d'accouplement annuel, cette offre pléthorique de taureaux est en effet appelée à tourner rapidement. « Nos génomiques des gammes Profil, Privilège ou Sélect ne seront disponibles que le temps de deux indexations », précise Guillaume Fayolle, en charge du schéma Umotest. Ainsi, pour les géniteurs Privilège au nombre de 14 depuis juin (dont 11 nouveaux), en octobre, 4 ou 5 nouveaux viendront prendre la place des plus anciens. Idem à l'indexation de mars 2014. Les taureaux Profil seront diffusés à un autre rythme : 20 nouveaux en juin, laissant leur place à 40 en octobre auxquels s'ajoutera une quinzaine en mars pour boucler la campagne d'IA.

Ce renouvellement important répond à une contrainte propre à la race : gérer la moindre fiabilité des index de ses jeunes taureaux génomiques du fait d'une population de référence limitée à l'Hexagone.

Ces derniers pointent à 60 de CD quand les holsteins sont à 70 sans fille. Il faut voir aussi dans ce turn-over une façon pour Umotest et ses onze coopératives adhérentes de gérer au mieux la planification de la production de doses et la disponibilité des semences. Car ce sont, au total, 80 jeunes taureaux que l'union mettra dorénavant en service chaque année (35 à Jura-Bétail).

PANACHER AU MAXIMUM SES CHOIX DE TAUREAUX

La sortie des index 2013/3, qui voit l'arrivée de filles des premiers génomiques utilisés en 2009-2010, est riche d'enseignements sur la façon dont il faut appréhender cette offre pléthorique. Elle rappelle le B.A.BA d'utilisation de la jeune génétique. Pour éviter les déconvenues, miser sur une gamme de taureaux aussi variée que possible. Surtout ne pas se cantonner à un ou deux, alléché par un index record mais susceptible, à 60 de CD, de fortes variations. Une étude conduite par l'OS montbéliard sur 60 génomiques, avec moins de 10 filles en octobre 2012 et indexés sur descendances en juin 2013, montre la justesse de cette approche. Si entre ces deux indexations, l'écart de niveau génétique moyen est imperceptible (Isu : - 1,33, lait : - 63 kg, morphologie : - 1,08), individuellement, il peut être énorme. Avec une bonne surprise si on avait utilisé Crasat (+ 30 d'Isu), ou une catastrophe pour ce géniteur descendu de 32 points d'Isu. À l'évidence, il convient donc de panacher au maximum ses choix de jeunes taureaux. Comme il convient de le faire entre la génétique jeune et celle confirmée, surtout si l'on cherche à travailler sur des caractères précis. Difficile de passer à côté d'un Ginastera à 163 d'Isu utilisé de façon raisonnable. Encore plus de ne pas réutiliser Crasat, surtout si on est passé à côté quand il était dans les Profil.

UNE USINE À CHAMPIONNES À GÉRER AVEC DOIGTÉ

Au nombre de nouveaux élus s'ajoute la qualité. En juin 2012, la race comptait 20 taureaux à plus de 150 d'Isu. Ils ont doublé un an plus tard avec 38 géniteurs, dont 15 nouveaux. On y remarque nombre d'individualités qui cumulent potentiel, taux et morphologie, ce qui permet d'aller plus dans le détail, par exemple pour conforter les caractères fonctionnels sans perdre ailleurs. Gare néanmoins pour la variabilité à ne pas céder à la facilité du seul cumul d'Isu. Car sur ce point, le choix de taureaux vraiment originaux reste limité. Il faut oser aller chercher les Feeling, Hélium JB, Galax ou Hellean JB à moins de 140 d'Isu, pour ne pas être dans le mur quand il s'agira d'accoupler les femelles nées en 2014.

JEAN-MICHEL VOCORET

(1) Taureaux avec plus de 40 filles.

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