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SOCIÉTÉ LAITIÈRE DES MONTS D'AUVERGNE « Du lait à deux vitesses, donc des prix à deux vitesses »

Depuis juillet, le torchon brûle entre les producteurs de lait de l'ex-Toury, et ses repreneurs le Glac et Jean-Luc Dischamp (à droite).

Condamnée en référé par 38 producteurs contestant leur paye de lait, la laiterie auvergnate riposte en faisant appel. Argumentation.

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Jean-Luc Dischamp, actionnaire de la Société laitière des Monts d'Auvergne à Theix (ex-Toury, détenue à 30 % par Dischamp et 70 % par le Glac) n'a pas la réputation de mâcher ses mots : « Le monde n'est pas juste, le marché et le prix du lait ne le sont pas davantage ! Alors que certains marchés se portent mal et mettent nos entreprises en difficulté, nous ne sommes pas tenus de payer le lait au prix Crielal qui est un simple prix de recommandation, dont la disparition est imminente. Nous en restons à cette position pour faire appel », explique-t-il en allusion à l'ordonnance signifiée le 1er février dernier. Elle a condamné la Société laitière des Monts d'Auvergne à rembourser la retenue dénommée «situation conjoncturelle» appliquée sur les payes de lait de juillet à décembre 2011. Soit un total de près de 50 000 € répartis entre les 38 producteurs ayant lancé l'action en justice (voir p. 30, L'Éleveur laitier de mars 2012).

Du lait mal valorisé

« L'Auvergne se caractérise par un marché à deux vitesses avec du lait revendu à l'étranger outransformé en poudre de lait à des prix non compétitifs, car nous ne disposons pas ici d'outil de séchage, et du lait transformé en AOP dont certaines sont performantes, poursuit Jean- Luc Dischamp, par ailleurs directeur de la Laiterie de la montagne, à Saint-Nectaire, et président du syndicat de l'AOP saint-nectaire. Un fossé s'est creusé entre la valorisation du lait destiné aux produits industriels ou aux fromages (AOC...). Les entreprises de la région ont besoin de lait mais auront du mal à gérer leurs excédents. » Une réalité dont les producteurs sont conscients en voyant se profiler des prix différents d'une entreprise à l'autre. « Nous allons vers un bel imbroglio. À l'avenir, il faudra choisir entre une cote mal taillée pour tout le monde ou deux prix dont un seul sera élevé. Nous n'aurons pas d'autres choix. »

MONIQUE ROQUE-MARMEYS

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