Alimentation animale Et si on passait en ration complète ?
Bien équilibrée et distribuée à volonté, une ration complète a toute sa place en élevage laitier. Économe en temps de travail, elle permet de bien valoriser fourrages et concentrés produits sur l’exploitation, tout en favorisant la persistance laitière.
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Les rations complètes apportent en une seule fois fourrages et concentrés, avec la même recette pour toutes les vaches. En élevage laitier, les tâches liées à l’alimentation représentent un tiers du travail d’astreinte. La ration complète est une piste à explorer pour alléger le temps de travail et limiter les besoins d’investissements, car il n’y a plus besoin de DAC. Pour certaines catégories d’animaux, comme les génisses jusqu’à 6 mois, les JB en engraissement, il est envisageable de travailler en ration sèche avec une distribution pour plusieurs jours.
Simplification de l’alimentation ne signifie pas perte d’efficacité. Au contraire, la digestion sera plus efficace. L’association d’aliments à réactivité ruminale complémentaire et l’absorption des concentrés tout au long de la journée diminueront les variations de pH et les à-coups dans la digestion. Avec une ration à volonté, les vaches vont autoréguler leur ingestion en fonction de leur niveau de production. Certes, le pic de lactation sera peut-être moins haut mais la persistance de la production sera meilleure. La ration sera équilibrée sur la moyenne de production. Selon les effectifs, on pourra garder l’intérêt de la ration complète tout en affinant les apports en travaillant avec deux lots, début/fin de lactation, faibles/fortes productrices.
Un atout pour l’autonomie
Dans le contexte actuel de hausse du prix des concentrés, la ration complète présente aussi l’avantage de valoriser les fourrages et concentrés produits sur la ferme. « C’est une piste vers l’autonomie alimentaire, car c’est un mode de distribution qui valorise bien différents fourrages riches en MAT, des méteils, des protéagineux, encourage Marc Didienne, nutritionniste chez « de Meuh en mieux ». Avec des protéines produites sur l’exploitation, on s’affranchit de la hausse des tourteaux ». En ration complète, on pèse ce qu’on distribue, donc il est facile de suivre le coût alimentaire et la marge. « Ce qui permet d’avoir un tableau de bord des performances sans attendre ses résultats comptables, donc d’être réactif », encourage le nutritionniste.
Quelques précautions
Etre équipé d’une mélangeuse est un plus pour bien valoriser fourrages et concentrés fermiers en un mélange homogène, tout en suivant au plus près les quantités distribuées. La ration doit être appétente, à volonté, accessible 24h/24. Chaque vache doit disposer d’une place à l’auge.
La ration complète demande aussi une grande rigueur dans la préparation des vaches taries. « Elles doivent maintenir leur capacité d’ingestion, par une distribution à volonté », rappelle Marc Didienne, qui conseille de leur donner, à moindre concentration, les mêmes aliments qu’aux laitières. « Pour ne pas avoir de stress à cause de la transition alimentaire. Quand elles monteront en lait, leur système digestif sera parfaitement opérationnel ».
Il faut aussi une certaine rigueur dans la maîtrise du nombre de jours en lait. « L’idéal est de viser une moyenne de 130/170 jours. Un mois en lactation homogène permettra d’optimiser au mieux la ration, en l’équilibrant sur la moyenne de production, encourage Maël Raulo. Pour ce faire, il faut une maîtrise irréprochable de la reproduction ».
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