Alimentation des génisses Mode d’emploi des rations sèches à base de paille

Les génisses alimentées en ration sèche à base de paille et de concentré ont généralement un grand gabarit, une bonne capacité d’ingestion sans risque d’engraissement de la mamelle.

Gain de temps à la distribution

La distribution d’une « ration sèche paille et concentré » aux génisses la première année simplifie le travail. Dès les premiers jours pendant l’alimentation lactée, la paille peut être posée dans un petit râtelier fixé sur les cloisons des cases, et renouvelée tous les deux jours, l’excédent allant dans la litière. Les veaux peuvent disposer d’un mash de bonne qualité dès les premiers jours.

Pour les plus grosses génisses, une fois la botte de paille amenée, déroulée et démêlée il n’y a plus besoin de matériel de distribution. Pas besoin donc de couloirs d’alimentation trop hauts pour passer avec une mélangeuse. La paille est laissée à volonté et renouvelée également tous les deux jours. Seul le concentré est à distribuer.

Surveiller le coût alimentaire

Ce type de ration reste économique à condition de bien contrôler les quantités de concentrés distribués et leur prix, et si ces rations sont réservées aux génisses de renouvellement. Le coût est très dépendant de l’évolution du prix des concentrés. Tout est affaire de compromis entre coût de ration des génisses, temps de travail, adaptation des bâtiments et matériel de distribution disponible.

Dès trois mois, la priorité sera donnée aux produits simples : céréales autoconsommées, pulpes sèches, tourteau de soja ou de colza.

Quelques précautions pour réussir…

• La paille doit être de très  bonne qualité, propre, appétente et conservée au sec. Elle doit être accessible en permanence à l’auge (une place par génisse à l’auge indispensable), renouvelée tous les deux jours, même s’il en reste, car les animaux mangent davantage les restes d’épis et de feuilles que les tiges. La botte de paille doit être déroulée et démêlée devant les animaux. Les râteliers balle ronde sont à proscrire pour ces rations 100 % paille.
• Pour améliorer la digestibilité de la paille, il est nécessaire d’apporter de l’azote soluble et des sucres rapidement fermentescibles : aliment liquide, cornfeed, drèches par exemple. 500 g par jour d’aliment liquide/génisse favorise l’ingestion.
• Les génisses vont consommer 2,5 kg de concentré au sevrage vers 10 semaines, et de 5 à 6 kg vers 1 an.
• A plus de 3 kg de concentré par jour, il vaut mieux faire deux distributions quotidiennes de concentré, distribué sur la paille, avec les génisses bloquées au cornadis.
• Les céréales doivent être broyées grossièrement ou aplaties mais pas de mouture fine. Avant l’âge de trois mois, mieux vaut distribuer les grains entiers. Pour rappel, le veau n’est pas un ruminant, et le fourrage sert essentiellement à muscler le rumen, c’est l’effet mécanique qui compte et non la valeur alimentaire.

L’objectif est d’atteindre un Gmq d’environ 900 g/j durant la période allant du sevrage à six mois. Avant l’insémination, il faut modérer le Gmq. En effet une croissance insuffisante ou excessive pénalise la reproduction. Pour une fertilité optimale, il faut obtenir un Gmq de 750 g/j autour de l’IA. D’autant que les problèmes de fertilité d’une génisse se ressentiront probablement aussi lorsqu’elle sera multipare. Un Gmq de 720 g/j durant la gestation limite les problèmes métaboliques qui peuvent survenir en début de lactation. Les déplacements de caillette après le vêlage sont fortement corrélés avec un gmq trop élevé (850g/j).

Quel concentré fermier choisir ?

L’idéal est d’associer plusieurs céréales pour varier les types d’amidon :