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Concours des animaux de boucherie A Evron - « Moins de commandes, mais de la très haute qualité »

Plus de 130 animaux en moins, cette année, mais le marché est cependant resté calme. Pourtant, les animaux affichaient l'une des meilleures vitrines bouchères, depuis longtemps, aux dires des spécialistes.

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94 % des animaux ont été vendus. (©Acti-Ouest)

La rentrée n'est plus ce qu'elle était. Le responsable des achats chez Aim commente la situation. Pour Sébastien Durand, le temps n'est plus aux envolées de prix sur les concours de boucherie. « Contrairement aux animaux laitiers, dont le prix a fortement augmenté, le cours des animaux de cette qualité-là est plafonné. » Pire, « les prix ont fait peur aux boucheries » qui ont anticipé. Les acheteurs ont donc eu moins de commandes. Résultat : les éleveurs n'ont pas pu négocier des animaux de haute qualité. Comme l'an dernier, lorsqu'ils ont déjà cru pouvoir vendre leurs meilleures bêtes en appliquant la même augmentation de prix que pour les cours de la viande bovine.

Des prix similaires à l'an dernier

Le prix de vente des animaux sur l'exploitation n'incite
pas à se déplacer sur les concours . (©Acti-Ouest)
Les éleveurs ont du mal à comprendre. Les acheteurs jouent-ils de cette situation ? Lors des négociations, les différences de prix d'achat ont parfois du mal à passer. « La deuxième a été vendue plus cher que la première », rapporte un éleveur dans sa section. Pourtant, les éleveurs viennent ici pour les plaques, les plus belles, celles qui permettent de négocier l'animal le plus cher possible. L'exemple type, ce sont les champions. Gérard Bedel a ainsi craint de n'avoir pas d'autres propositions que de vendre son champion moitié moins cher que la championne. « Si on ne gagne pas plus à vendre un champion qu'un autre, mieux vaut rester chez soi ! » Finalement, son mâle a été acheté 9,14 €, contre 17 € pour la femelle.

Jean-Yves Renard veut aussi relativiser : « A Evron, cela se passe bien. Vingt-cinq animaux [sur 445] n'ont pas trouvé preneur, 94 % ont été vendus, même si cela a été plus difficile pour les fins de section. Mais il faut aussi savoir qu'au concours de Saulieu [bassin charolais], la semaine dernière, la Championne a été vendue 8 euros. « A Sancoins (Cher), près de 80 % des animaux sont partis, dont le champion à 6,86 €. »

Une chute brutale de la participation

Tout ceci n'explique pas totalement la chute du nombre d'éleveurs participants à Evron, une cinquantaine en moins par rapport à l'édition précédente. Chacun a son explication : la pyramide des âges, des éleveurs débordés sur leur exploitation, ceux qui se détournent de la viande au profit des céréales. Le prix de vente des animaux sur l'exploitation aussi, qui n'incite pas à se déplacer sur les concours pour vendre les meilleurs le plus cher possible. Ce qui a favorisé la présence plus importante de femelles et notamment de génisses, rehaussant encore la qualité, par la finesse de viande, de l'ensemble des animaux présentés à Evron.

Le carnet de santé, un visa d'entrée obligatoire

Avoir un bon dos et un arrière respectable n'est pas synonyme de droit d'entrée pour les 450 animaux qui ont concouru à Evron. Ils doivent en premier lieu présenter un état sanitaire irréprochable. La vérification est du ressort du docteur Grunwald, chef du service "santé protection animale", et de Floriane Renaud, technicienne à la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (Ddcspp).

« Bonjour, vous avez combien d'animaux ? On peut voir les papiers ? ». Les deux employées ont posé les deux questions 136 fois hier. Installées à l'entrée des animaux, elles ont intercepté les éleveurs à chaque arrivée d'une bétaillère, d'un camion ou d'un van. « L'état sanitaire des animaux doit être conforme aux exigences : les bêtes doivent être issues de troupeaux indemnes de la brucellose, de la tuberculose et de la leucose. En plus, vu les problèmes sanitaires du canton révélés il a plusieurs mois, un test de tuberculination est exigé », explique le docteur Grunwald.

Hier, pas de souci sanitaire mais quelques "couacs" de coordination. « Les papiers présentés n'étaient pas ceux de l'animal... une erreur le plus souvent de l'éleveur dans la précipitation du départ », indique le docteur. Scénarios possibles pour le producteur : retourner en voiture les chercher, prévenir quelqu'un par téléphone de les apporter... et prendre son mal en patience.

 

 

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