Revenus agricoles 2012 Les résultats des éleveurs laitiers ont baissé non pas de 11,4 % mais de 17,4 %!
La Commission des comptes de l’agriculture a actualisé ses indicateurs de revenus 2012. Pour les éleveurs laitiers, les résultats ont baissé davantage que prévu par le ministère de l'Agriculture il y a six mois. La perte s'élève à 17,4 % entre 2012 et 2011.
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Entre 2012 et 2011, les revenus moyens des exploitations laitières ont baissé non pas de 11,4 % mais de 17,4 % ! Tels sont les chiffres actualisés des indicateurs de revenus des actifs non salariés des exploitations agricoles professionnelles (1), que la Commission des comptes de l'agriculture a publié le 3 juillet 2013.
En décembre dernier, les premières estimations de la Commission faisaient déjà état d'un net décrochage des revenus dans les filières animales. Pour la filière laitière, c'est la double peine : non seulement les prix à la production ne sont pas rémunérateurs, mais la collecte est en nette baisse. En effet, elle a diminué de 2,3 % en France sur la campagne 2012-2013, avec à la clé, une sous-réalisation en matière grasse de 5,7 %.
Par ailleurs, si les résultats des exploitations bovins viande et ovines ont été quelque peu revus à la hausse, les comptes actualisés des résultats par actif non salarié agricole confirment les très faibles revenus 2012 des éleveurs dans ces deux productions. Initialement estimés à 15.400 € et 15.300 €, ils sont désormais évalués à 17.100 € et 16.500 €.
A l'inverse, les résultats des exploitations de grandes cultures ont été revus à la hausse, du fait de la prise en compte de prix de vente réels et de l'état des stocks. Résultat : l’écart de revenu entre les céréaliers et les éleveurs laitiers s’est accru !
Le redéploiement des aides ne sera pas suffisant
Au final, les nouvelles prévisions de la Commission des comptes de l’Agriculture sur les revenus pour 2012 sont publiées alors même que la réforme de la Pac rentre dans sa phase de mise en œuvre.
S'il est important de réduire les écarts de revenu entre les filières pour rendre les productions animales attractives, le redéploiement des aides, très attendu par la Confédération paysanne, ne sera pas une solution suffisante pour y parvenir seul. Le bilan de santé de la Pac a montré très vite ses limites dans ce domaine ! Ce sont les marges dégagées et les volumes produits qui font d’abord les revenus des agriculteurs.
Réciproquement, le repli des prix des céréales en ce début de campagne montre la fragilité de la situation des céréaliers. Il se peut que leur revenu pour 2013 repose essentiellement sur les aides, annoncées en forte baisse en 2015. Une baisse qui peut s’ajouter à une perte de compétitivité vis-à-vis de l’Allemagne si l’écart des montants des aides perçues à l’hectare s’accroît.
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