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Longévité des vaches laitières « Les vêlages précoces sont favorables à la carrière des Prim'holsteins »(Créavia)

Particulièrement sollicitées dans les systèmes intensifs, les vaches laitières sont parfois réformées prématurément, suite aux problèmes de fertilité, de mammites ou de boiteries. Pascal Milon, chef produit "Prim’holstein" chez Créavia, explique comment la sélection cherche à obtenir des vaches, qui auront le potentiel génétique pour produire longtemps.

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Certains taureaux auraient des prédispositions à engendrer des vaches qui vieillissent bien, mais le temps de s’en rendre compte, ces taureaux ne sont généralement plus disponibles. « C’est pourquoi l’index de longévité est un caractère multifactoriel difficile à évaluer et à prédire », fait remarquer Pascal Milon, chef produit Prim’holstein chez Créavia.

Un nouvel Isu davantage « fonctionnel »

Les principales causes de réformes sont les mammites, les problèmes de reproduction et les boiteries. Aussi, la sélection des taureaux est de plus en plus axée sur les index fonctionnels, comme la santé de la mamelle, la fertilité. « On recherche aujourd’hui des mamelles un peu moins volumineuses, généralement moins sujettes aux mammites, et qui restent bien attachées après plusieurs années. De même, la locomotion et la solidité des membres prennent une part importante dans la sélection. Ne dit-on pas qu’une vache mange autant avec ses pattes qu’avec sa gueule ! »

Dans le calcul du nouvel Isu (Index de synthèse unique), le poids direct de la longévité a paradoxalement baissé, laissant davantage de place aux caractères fonctionnels, indirectement liés à la longévité. La part des membres s’accroît, tandis que celle du format diminue. « La taille des vaches n’a cessé d’augmenter ces dernières années, mais les animaux les plus grands sont rarement ceux qui vieillissent le mieux ».

Grâce à la sélection génomique, nous pourrons mieux prévoir la prédisposition des vaches à bien vieillir ou non. Cette technique aidera également à identifier de nouveaux caractères, notamment ceux liés à la santé, comme les risques de mammites cliniques ou la résistance aux maladies métaboliques telles que l’acidose et la cétose.

Vêlages précoces

D’après les Chambres d’agriculture de Bretagne, les laitières vêlent en moyenne à 30 mois et sont abattues à 65 mois. Elles sont donc improductives plus de 46 % du temps, et ce sans compter les périodes de tarissement !
Plusieurs études ont prouvé que les vêlages précoces des génisses seraient plus favorables à la longévité des vaches. La probabilité qu’une vache reste dans le troupeau après trois ans de vie productive passe de 34 % si elle vêle à 30 mois à 38,8 % pour un vêlage à 24 mois. « En vêlant vers deux ans, les génisses ont une croissance plus tardive ; elles démarrent moins fort en début de lactation et continuent doucement à bâtir leur squelette », explique Pascal Milon. Ainsi, l’alimentation des génisses durant leurs premiers mois de vie est déterminante.

Lactations longues

D’après Pascal Milon, des courbes de lactation relativement plates seraient préférables, car les pics de lactation très marqués mobilisent davantage les réserves corporelles de l’animal. « De plus, les éleveurs ont de moins en moins de temps à consacrer à l’alimentation individualisée », observe-t-il.

« Néanmoins, la longévité n’est pas un objectif à atteindre à n’importe quel prix. Il faut aussi savoir réformer au bon moment, avant que les risques au vêlage et les frais d’élevage ne deviennent trop élevés », conclut Pascal Milon.

Dix points clés de la longévité :

  • Faire en sorte que l’arrivée des génisses ne mette pas les vieilles vaches à la porte.
  • Intervenir dès qu’un problème de santé est identifié.
  • Viser un âge précoce au vêlage (24 mois).
  • Obtenir de bonnes croissances de 0 à 6 mois.
  • Soigner la complémentation minérale pour éviter les boiteries et les ennuis au vêlage.
  • Privilégier les courbes de lactation plates, longues et persistantes.
  • Prévenir les mammites dès le tarissement et tarir les vaches lorsqu’elles produisent moins de 15 l/j.
  • Limiter les accidents grâce à un revêtement de sol non glissant.
  • Aménager des logettes confortables et bien dimensionnées.
  • Axer la sélection sur la santé de la mamelle, la hauteur plancher-jarret, la fertilité.

 

Gaec Ducellier (62), les "Challengers" de la longévité !


Honorine Ducellier au licol d'Ureine EX-90. (© Terre-net Média)
Frédéric Ducellier : « Nous présentons souvent des vaches en concours et nous sommes des habitués des challenges longévité.

Sur l’exploitation, plusieurs Holsteins ont dépassé la barre des 100.000 kg de lait produits au cours de leur carrière : comme Huguette 50 (Vangard x Davey), qui totalise 140.000 kg ou Pétale (Wade x Downson), pointée Ex-91 et élue meilleure laitière au National à Cherbourg en 2006 et à Paris en 2009. Après neuf veaux, Pétale affiche plus de 137.000 l au compteur ! »

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