Login

Décret sur les OP La nouvelle organisation des producteurs de lait sous le patronage de la Fnpl

Le décret sur les OP vise à massifier l’offre de lait pour que les relations entre producteurs et collecteurs soient plus équilibrées. Il appartiendra aux OP actuellement constituées pour négocier les contrats laitiers avec les transformateurs, d’être reconnues par le ministère de l’Agriculture pour mettre ses membres à l’abri du droit de la concurrence.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Fini le bricolage. Pour Thierry Roquefeuil, le premier chantier de son mandat de président de la Fnpl est la reconnaissance des organisations de producteurs mises en place pour négocier les contrats laitiers.


Marie Thérèse Bonneau, secrétaire général et Thierry Roquefeuil,
président de la Fnpl. (© Terre-net Média)

Mardi 24 avril, il a rappelé que ces organisations sont conçues pour être des entités économiques et non pas syndicales. Autrement dit, pourront en être membres, les producteurs livrant à une même laiterie leur lait, quelque soit leur appartenance syndicale. Et c’est en tant que représentant de cette entité que leurs responsables négocieront avec les collecteurs les contrats, les volumes de lait à produire et le prix d’achat. Aussi, rien n’exclut qu’une OP puisse être présidée par un agriculteur, membre de la CP ou de la CR, reconnu pour ses qualités de négociateur et de gestionnaire. Mais ce dispositif économique et « asyndical », qui doit profiter à l’ensemble des producteurs, est présenté ce mardi 24 avril à la Maison du lait en l'absence des représentants des organisations minoritaires!

Dans les semaines à venir, il appartiendra aux OP constituées pour négocier les contrats laitiers avec les transformateurs, d’être reconnues par le ministère de l’Agriculture afin de mettre ses membres à l’abri du droit de la concurrence. Une fois agrémentées, les accords conclus ces dernières semaines avec les entreprises seront alors validés rétroactivement. Pour certaines OP en place, l’agrément ne sera qu’une simple formalité, pour d’autres il leur reviendra de se conformer au décret pour être reconnues.

Le miroir aux alouettes de l'aide à l'engraissement de jeunes bovins selon la CR

Dans un communiqué paru ce 24 avril, la CR critique les modalités d’attribution de l’aide à l’engraissement de jeunes bovins.
Le seuil de 50 animaux produits par an est discriminant, selon le syndicat. Il ne permet pas, par exemple, à certains naisseurs-engraisseurs d’en profiter.
« Les modalités de l'aide avantagent outrageusement les Opc (Organisation de Producteurs Commerciale) vis à vis des négociants et des Opnc (Organisation de Producteurs Non Commerciale) qui ne pourront pas proposer de contrat », explique la CR. Et l’adhésion à un groupement de producteurs pourrait même conduire la filière à détourner l’aide à son profit en négociant un prix trop bas avec les éleveurs !

Quant aux coopératives, tous les cas de figure se présentent. Leur statut d’OP n’est pas acquis même si leur mode de fonctionnement les en approche. Aussi, pour être reconnues, elles devront s’inscrire dans le schéma défini par le décret du 13 avril dernier.

Pour rappel, les OP en mesure d’être reconnues sont celles qui regroupent 200 producteurs, ou qui représentent une collecte d’au moins 60 millions de litres de vaches commercialisés, ou encore 55% du lait collecté par un même acheteur sur les deux dernières années. Des dérogations sont envisageables pour les toutes petites structures de collecte, les fruitières notamment. Les associations d’éleveurs qui ne s’inscrivent pas dans ce schéma pourraient être poursuivies pour entraves au droit à la concurrence.

200 producteurs ou une collecte
d’au moins 60 millions de litres de vaches

 Ainsi, le décret sur les OP massifie l’offre de lait pour que les relations entre producteurs et collecteurs soient plus équilibrées. Mais pour être efficace, l’organisation en OP suppose que ces entités économiques ne se fassent pas concurrence. Mais se regrouper en Association d’organisations de producteurs sur un même bassin laitier par exemple est tout à fait envisageable pour renforcer le poids des producteurs lors des négociations avec les transformateurs. Les Aop pourraient aussi définir la voie à suivre pour installer des jeunes ou pour gérer à leur niveau la production de lait. « Mais dans ce domaine, le rôle de la puissance publique avec des outils de régulation de la production reste à Bruxelles fondamental », défend Thierry Roquefeuil, président de la Fnpl.

Vis à vis de l’interprofession (Cniel), les règles ne sont pas définies. Mais il est évident que des « passerelles » permettront de porter les revendications des producteurs au sein du collège des éleveurs du Cniel tout en s’assurant que les fonctions de chacun sont bien définies.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement