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Filière lait/Apli Le niveau actuel du prix du lait est un leurre

Les membres de l’Apli ne désarment pas. Ils poursuivent leurs actions pour réformer l’organisation professionnelle agricole de la filière lait avec comme nouvelle étape, la présentation des projets de contrats lait. Ils s’attendent à un nouvel effondrement du prix du lait qui démontrera face auquel les agriculteurs seront désarmés comme en 2009 pour y faire face.

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Pascal Massol, président de l'Apli jusqu'en janvier prochain
(© Terre-net Média)

L’association des producteurs de lait (Apli) a mobilisé, ce lundi 12 septembre, ses adhérents aux portes de Rennes, vingt quatre heures avant l’ouverture du Space. Un des principaux sujets d’actualité est la présentation des contrats de Farm Milkboard. L’Apli a participé à leur rédaction mais le secret est bien gardé. Aucun adhérent n’en a dévoilé le contenu. « C’est un travail collectif de l’Office du lait avec les collaborations d’autres syndicats », a défendu Pascal Massol, président de l’Apli. Deux indices cependant : le contrat type se différenciera des autres modèles en circulation en fixant un prix du lait se référant au coût de production des 50 % des éleveurs les plus performants. Et avec le nouveau contrat, le producteur de lait resterait propriétaire de ses volumes ce qui simplifierait la cessibilité des contrats.

Les contrats de Farm Milkboard sont une nouvelle étape du travail de fond conduit par l’Apli et de l’Emb pour structurer la filière et être en mesure d’accueillir de nouveaux adhérents. Pour qu'ils soient reconnus, l'Association appelle les éleveurs à rejoindre le mouvement.

Pour l’Apli, le prix actuel du lait est un leurre pour deux raisons. Les éleveurs ne profitent pas des marges dégagées car beaucoup d’entre eux doivent acheter du fourrage suite au printemps de sécheresse. Et les responsables de l’Apli s’attendent à un retournement de conjoncture dans les mois suivants, avec l’augmentation attendue de la production de poudre de lait en Nouvelle Zélande. Elle pourrait alors engorger les marchés à l’international et faire baisser les prix si la demande n’est pas au rendez-vous. Or selon les dirigeants de l’Apli, « ni Bruno Le Maire, trop occupé à rédiger le programme de l’Ump, ni Bruxelles, ne semblent pas avoir tiré les leçons de 2009 ».

Certes, un filet de sécurité à 210 euros la tonne a été mis en place mais si le prix du lait revient à ce niveau, la prochaine crise du lait pourrait alors s’inviter à la campagne électorale présidentielle.

L’Apli souhaite une régulation des volumes et non des marchés et des Organisations de producteurs de dimension européenne puissantes pour défendre les intérêts des éleveurs.

Pour les élections des Chambres d’agriculture de 2013, l’Association n’a pas l’intention de présenter des candidats. S’institutionnaliser ferait perdre leur indépendance. En fait, l’Association indépendante des producteurs de lait est, selon ses responsables, l’organisation des éleveurs laitiers, gérée par des éleveurs de la base, inquiets par la mondialisation sans outils de régulation puissants. Ils sont très sensibles aux politiques de production de lait dans les pays hord de l’Union comme le Canada ou la Suisse.

« L’Apli ce n’est pas fini ». Les adhérents actifs sont persuadés de pouvoir emporter leur combat, aussi bien à Paris, qu’à Bruxelles où ils sont ravis d’être mieux entendus. Le conseil d’administration va être renouvelé et une nouvelle équipe sera désignée d’ici janvier pour diriger l’Apli. Pascal Massol ne compte pas renouveler son mandat mais il se présentera pour être rélu au conseil d’administration.

La participation et la liberté de parole est la règle de fonctionnement des assemblées générales de l’Apli. L’intervention de Sophie Poux, la productrice de lait rendue célèbre pour sa participation à l’émission de télévision de Tf1 pour s’être entretenue avec le président de la République alors que le secteur laitier était en pleine crise, a été remarquée.
Devant les adhérents de l’Apli, elle a raconté la préparation du déplacement, de Nicolas Sarkozy sur son exploitation en mars dernier et l’impossibilité de faire participer Pascal Massol. Avec le président, l’entretien portait sur la production de la lait et les revenus des éleveurs.
Sophie Poux lui a expliqué la nécessité de coller le prix du lait aux couts de production. Il semble avoir compris son message, selon elle. Il a même accepté de s‘entretenir sur le fond avec elle à l’Elysée pour approfondir le sujet.
Hélas, l’actualité du moment a empêché le président de la république d’honorer son rendez-vous. Mais surtout quelle n’a pas été sa déception en constatant que le conseiller à l’agriculture qu’elle avait alors rencontré ne reprenne pas les positions du président de la République préférant vanter les bienfaits de la contractualisation pour éviter les crises. A se demander si le président ne sait pas affirmer ses points de vue sur les questions agricoles auprès de ses collaborateurs ou si il ne peut pas, ses conseillers se chargeant de communiquer sur la politique du gouvernement à son insu.


Sophie Poux (© Terre-net Média)

Sophie Poux : « Nicolas Sarkozy, il ne peut pas ou il ne sait pas »

 

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