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Sécheresse 2011 et filière bovine (2ème partie) Bruno Le Maire ne respecte pas la feuille de route du président, selon la Fnb

La section spécialisée « bovins viande » de la Fnsea déplore l’absence d’échos à la proposition du président de la République de reporter l’échéance du prêt d’urgence « Sarkozy ». Des doutes persistent sur les montants des indemnités « calamité sécheresse ». Elles seraient largement inférieures aux pertes de 20.000 € à 30.000 € par les éleveurs, soit deux à trois années de revenu moyen.

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De gauche à droite, Les frères Guillemin, Jean-Pierre Fleury,
secrétaire général de la Fnb et Pierre Chevalier, président.
(© Terre-net Média)

En fait, la section spécialisée de la Fnsea souhaite que l’opération « année blanche » soit étendue à l’ensemble des prêts des exploitations. Son coût est estimé à 800 millions d’euros, soit un peu moins de dix mille euros par exploitation. Un montant qui varierait selon les encours de chacune d’elle.

« La sécheresse masque une conjoncture porteuse et un état d’esprit dans la filière qui étouffe la reprise des cours sur les marchés de la viande bovine en France », analyse Jean-Pierre Fleury. Pourtant la viande bovine produite en France est aujourd’hui la plus compétitive. De nouvelles opportunités s’offrent aux éleveurs français depuis que l’Amérique du Sud s’est retirée de certains marchés méditerranéens.

Les évènements de ces derniers mois pousseraient les gouvernements de ces pays à achalander les étalages même si les consommateurs doivent payer le prix fort. « Tous les jours de nouveaux débouchés s’ouvrent à nous et c’est une bonne alternative au marché italien», assure Pierre Chevalier.

« Des intermédiaires habitués à travailler avec de la viande à 3 euros le kilo de carcasse »

Aide à l’engraissement

La Fnb ne dispose pas d’informations concrètes sur les types d’ateliers d’engraissement de jeunes bovins, qui pourraient toucher l’aide à la contractualisation, que Paris aurait proposé de mettre place en 2012 (de l'ordre de 30 € par place).
Dans une notification envoyée à Bruxelles, le ministère de l’Agriculture propose de consacrer huit millions d’euros pour structurer la filière bovine.

Mais sur le terrain, les éleveurs français, abattus par le coût de la sécheresse et l’ampleur des pertes subies, peinent à croire qu’une nouvelle ère s’ouvre à eux avec des prix enfin rémunérateurs. « Car ils ont face à eux des intermédiaires habitués à travailler avec de la viande à 3 euros le kilo de carcasse comme pendant les années d’excédent et de vive concurrence des années 1990. Or cette époque est révolue ! »

La Fnb rappelle être favorable à la contractualisation à condition qu’elle repose sur les coûts de production et non sur les cours du marché. Car quoiqu’il en soit, c’est dorénavant avec un kilo de carcasse à 4 euros (jeune bovin de catégorie moyenne) que les intermédiaires devront travailler, défend la Fnb ; en rognant sur leurs marges ou en répercutant la hausse sur les prix. Pour le porte monnaie de la ménagère, le surplus est estimé à un euro par mois pour une consommation moyenne de 23 kilos par habitant.

Des prochaines indemnisations dépendront le maintien ou l’abattage par anticipation d’animaux

A Bruxelles

« Le groupe de haut niveau doit devenir une force de propositions pour préparer la Pac de 2013 ». Les responsables de la Fnb le feront savoir auprès de Bruno Le Maire.
Les éleveurs de bovins viande ne se contentent pas de la prise de conscience par Bruxelles des difficultés de leur filière et des enjeux que représente, pour les territoires, le maintien d’un élevage. Il est temps, selon eux, de réformer l’ensemble des dispositifs d’intervention sur les marchés et de proposer des soutiens permettant de maintenir une production de viande bovine en Europe, alors que l’offre sur les marchés tiers est des plus tendues.

Année blanche, indemnités « calamités » et prix rémunérateurs sont les sujets sur lesquels la Fnb souhaite s’entretenir auprès de Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture avec l’assentiment de la Fnsea et de son président, Xavier beulin. Ce qui n’exclut pas, pour mieux être entendus, d’envisager des actions de résistance en ne livrant plus d’animaux, propose un responsable cantonal d’une Frb. « Sans recours dans un marché tendu, les éleveurs rassemblés pourraient obtenir raison. Et l’épreuve ne serait pas plus dure que les quatre années de résistance à une crise que nous subissons », ajoute ce responsable. Pour preuve, aucune baisse sensible des effectifs des troupeaux n’est jusqu’à présent constatée (-1% de vaches allaitantes) même si des réserves sont émises sur l’automne. Des prochaines indemnisations dépendront le maintien ou l’abattage par anticipation d’animaux sur les exploitations.  

A quelques mois de la campagne présidentielle, les éleveurs attendent avec impatience des réponses à leurs revendications. Le thème du énième déplacement de Nicolas Sarkozy dans une exploitation d'élevage est tout trouvé !

Retrouvez la première partie de l'article en cliquant ici.

 

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