Sécheresse 2011 Bruno Le Maire va demander un versement anticipé de la Pmtva et un assouplissement des Mae (Mise à jour le 13 mai)
Le ministre de l‘Agriculture a réuni le comité de sécheresse au lendemain de sa visite d’exploitation dans la Vienne. Outre la liberté totale donnée aux agriculteurs d’exploiter les jachères, Bruno le Maire demande aux céréaliers de mettre leurs pailles à la disposition des éleveurs par geste de solidarité. Il les invite donc à ne pas les broyer. Les annonces faites ne répondent pas à l’urgence de la situation selon la Confédération paysanne. La sécheresse sera à l’ordre du jour du conseil européen des ministres de l’agriculture de Bruxelles, le 17 mai prochain. Elle justifie au niveau national l’accélération des mesures prises pour réorganiser les filières élevages selon le ministre de l'agriculture.
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Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture (© Terre-net Média) |
Outre la liberté totale déjà annoncée d’exploiter les jachères, Bruno Le Maire demande aux céréaliers de mettre leurs pailles à la disposition des éleveurs par geste de solidarité. Le ministre leur suggère par conséquent de ne pas les broyer.
La paille pourrait être vendue entre 20 et 22 euros la tonne au champ selon la Fnsea . Mais pour la Confédération paysanne, il faut d’ores et déjà interdire le broyage avant qu'il ne soit trop tard. Et selon elle, le prix de vente raisonnable peut être compris entre 60 et 80 euros la tonne rendue cour de ferme.
« Le broyage des pailles est la mesure essentielle à prendre pour éviter toute spéculation. Cette situation témoigne l’absence de solidarité des céréaliers envers les éleveurs ! », a commenté le porte parole de la CP, Philippe Collin, à la sortie du comité sécheresse.
La sécherese à l'ordre du jour du conseil
des ministres européens de l'Agriculture
Outre les mesures envisagées d’ordre national (révision des cahiers des charges des productions sous label, mobilisation des préfets pour constituer des cellules « sécheresse », médiation du crédit au cas par cas entre autres), le ministre de l’Agriculture a annoncé qu’il avait demandé de porter à l’ordre du jour du conseil des ministres européens de l’Agriculture du 17 mai prochain, à Bruxelles, la question de la sécheresse. « Elle affecte cette année toute l’Europe du Nord et elle est très précoce », confirme t-il.
Il va par ailleurs demander à la Commission un versement anticipé de la Pmtva que les éleveurs doivent toucher le 15 octobre prochain. « La bataille sera difficile mais je compte sur d’autres pays pour venir se joindre à la position de la France », a-t-il déclaré.
Des mesures insuffisantes selon la CR Dans un communiqué du 13 mai, la Coordination rurale réagit ainsi aux décisions prises lors de la réunion du comité sécheresse. Si elle « se félicite de l’annonce concernant le fait que les agriculteurs ‘‘pourront utiliser librement toutes les jachères et bandes enherbées sans paperasserie’’, elle déplore l’absence d’engagements sur ses autres demandes ». « Elle attend de Bruno Le Maire qu’il obtienne Mardi prochain à Bruxelles les assouplissements de la réglementation qu’il a évoqués et un soutien financier au titre de la solidarité européenne. » « Elle persistera dans ses demandes qu’elle réitérera lors des comités sécheresse hebdomadaires ». « Elle a d’ores et déjà lancé sur son site internet www.coordinationrurale.fr un appel solidarité sécheresse permettant de mettre en relation directe céréaliers et éleveurs ». |
Contractualisation interfilière
La Fnsea s'inscrit globalement dans les orientations du ministre de l'Agriculture. Elle ne demande pas pour l’instant de soutiens financiers ou d’aides au transport de la paille et des fourrages, ces dernières ne pouvant que conduire à un renchérissement des prix. « La Fnsea attend le retour de conditions pluviométriques normales pour présenter le coût réel de la sécheresse », a déclaré Dominique Barrau, secrétaire général. En attendant, le syndicat majoritaire s’appuie sur la contractualisation interfilière et sur ses réseaux pour proposer des contrats types « fourrages », afin d’assurer l’approvisionnement des éleveurs à des prix corrects. Il compte sur les sous produits agro-industriels pour accroître l’offre de nourriture disponible.
A la sortie du comité sécheresse, la Confédération paysanne constate, elle, qu’aucune de ses revendications n’a été retenue (lire l’article ci-dessous pour en prendre connaissance). « Les décisions prises sont d’abord des annonces », déplore, Philippe Collin, porte-parole.
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