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Reproduction des vaches laitières Une inactivité ovarienne plus longue et c’est une baisse de fertilité

Mais que leur arrivent-elles ? Les vaches laitières hautes productrices n’ont plus la patate, particulièrement les Prim’holstein, et sont de moins en moins fertiles selon de nombreuses études. La cause peut être à ce fameux QTLs situé sur le chromosome 3 identifié en 2007. Pour en avoir le cœur net, l’institut de l’élevage, l’Inra et l’Unceia ont étudié deux groupes de vaches, porteur ou non de l’haplotype favorable.

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« Grâce aux profils de progestérone plasmatique, nous avons
constaté que les animaux ‘fertil+/+’ont repris leur activité ovarienne
plus vite que les animaux ‘fertil-/-’ après le vêlage », expliquait
Stéphanie Coyral-Castel de l’Institut de l’élevage. (© Terre-net Média)
En 20 ans, le taux de réussite à la 1ère insémination artificielle est passé de 60 % à 40 %. « Cette baisse serait notamment due à une intense sélection de la productivité laitière », au détriment de la fertilité expliquait le 3 décembre dernier Stéphanie Coyral-Castel de l’Institut de l’élevage.

 

Il existe en effet un lien génétique inversement proportionnel entre la production laitière et la fertilité. « Cette corrélation génétique négative peut s’expliquer par le fait que les laitières mobilisent en priorité leurs réserves corporelles pour la production, et moins pour la reproduction. »

Un QTL impliqué dans les échecs précoces de la gestion

Reste que cela n’est pas sans poser souci aux éleveurs qui ont alerté les scientifiques sur le sujet depuis une quinzaine d’année. Ainsi, en 2003, des travaux ont montré que plusieurs Quantitative trait locus (QTLs) de fertilité femelle étaient impliqués dans ce processus, notamment un QTL sur le chromosome 3 participant aux échecs précoces de la gestation. Ce QTLs a été cartographié en 2007.

Fort de cette information, les scientifiques de plusieurs organismes ont étudié des vaches laitières homozygotes à l’haplotype favorable ‘fertil+/+’ ou défavorable ‘fertil-/-‘ pour un QTL de fertilité femelle situé sur ce chromosome 3. Enjeu : comparer les réponses physiologiques et comportementales entre ces deux groupes.

Plusieurs paramètres ont été étudiés sur 45 génisses puis sur 41 vaches en 1ère lactation intégrées dans l’essai qui se déroulait à l’Inra de Nouzilly : croissance des génisses, de poids, de production laitière, de MS ingérée, d’état corporel et bien entendu, du taux de réussite à l’IA1.

Perte d’appétit et de poids

« Nous avons observé que les primipares ‘fertil-/-’ ont perdu plus de poids que les primipares ‘fertil+/+’ dans les sept premières semaines après vêlage », détaillait Stéphanie Coyral-Castel.

Dans cette même période, la production laitière ainsi que l’ingéré alimentaire des primipares ‘fertil-/-’ ont été inférieurs à ceux des primipares ‘fertil+/+’ (pour lire les résultats dans leur intégralité, lire ici).

« Grâce aux profils de progestérone plasmatique, nous avons constaté que les animaux ‘fertil+/+’ont repris leur activité ovarienne plus vite que les animaux ‘fertil-/-’ après le vêlage. Nous avons enfin constaté un meilleur taux de réussite à la première insémination artificielle pour les animaux ‘fertil+/+’que pour les animaux ‘fertil-/-’. La perte de poids après vêlage plus importante chez les animaux ‘fertil-/-’ pourrait expliquer un allongement de l’inactivité ovarienne post-partum et une fertilité plus faible chez ces animaux par rapport aux animaux ‘fertil+/+’ », concluait la spécialiste de l’Institut de l’élevage.

Pour aller plus loin : www.inst-elevage.asso.fr.

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