Rentrée d’automne Le déparasitage est-il justifié ?
Le temps du déparasitage systématique est sans doute révolu : suivant les régions, les traitements anti-parasitaires se font en fonction des conduites d’élevage et du milieu dans lequel évolue le troupeau laitier. Toutefois, il semble que la lutte contre le parasitisme ne soit pas une priorité dans certains élevages, la tentation est grande, surtout dans un contexte économique difficile, de faire l’impasse. Pour vous permettre de juger de l’intérêt de déparasiter, regardons en détail les conséquences du parasitisme en production laitière avec le Btpl.
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La question du déparasitage se pose notamment à l'automne (© Terre-net Média) |
La biologie du parasite et ses conséquences sur l'animal
Le parasite vit aux dépens d’un être vivant, il se nourrit mais va aussi assurer sa survie et son avenir malgré les attaques de son hôte. Les parasites des bovins se classent en 4 catégories principales :
HELMINTHES
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PROTOZOAIRES
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ARTHROPODES
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CHAMPIGNONS
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Strongles
Douves
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Coccidies Cryptosporidies Neospora caninum
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Tiques
Mouches
Gales
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Teigne
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A noter : Lorsque le cycle du parasite marque une pause (souvent au stade de larve L4), la recherche du parasite dans les bouses va s’avérer négative alors que le parasite est présent. |
Mais la plupart des parasites ont des formes de résistance qui leur permettent de survivre aux mois hivernaux. La connaissance du cycle biologique permet de mieux combattre le parasite en choisissant les périodes de traitement et les produits efficaces.
Les parasites ont des noms barbares et ne logent pas tous au même endroit :
Dictyocaulus viviparus
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Ostertagia ostertagi
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Cooperia oncophora
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Oesophagostorum
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Grande Douve
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Paramphistome
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Bronches
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Caillette
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Intestin grêle
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Côlon
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Voies biliaires
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Réseau Rumen
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Ces parasites ont des régimes alimentaires variés, ils vont spolier leur hôte mais vont aussi entraîner d’autres effets :
- Une arrivée massive de paramphistomes provoque une diarrhée par abrasion de la paroi de l’estomac et de l’intestin grêle.
- Les strongles digestifs diminuent la digestibilité de la ration, les protéines de la ration sont orientées un peu plus vers les estomacs et l’intestin grêle pour réparer les dégâts et compenser les pertes.
- Ostertagia ostertagi fait augmenter le pH de la caillette entraînant une moindre digestion.
- Dictyocaulus viviparus encombre les bronches et crée une inflammation.
Malheureusement, les symptômes ne sont pas tous visibles et les conséquences du parasitisme vont porter aussi sur la diminution du potentiel laitier, le retard de croissance ou une moins bonne fertilité .
Un traitement adapté à chaque catégorie d'animaux
Le principal risque encouru lorsqu'on ne vermifuge pas ses animaux s'appelle : l'ostertagiose de type II.
Rappel sur les strongles : une action en 2 temps Symptômes : l'animal présente alors une diarrhée abondante, un manque d'appétit, une anémie (les muqueuses sont blanches) et perd du poids. Peu d'animaux dans le troupeau sont touchés (souvent les jeunes vaches). En revanche, elles ont de fortes chances de mourir. |
Quels animaux traiter ?
Deux cas se présentent :
1. Il s'agit de génisses sorties fin juin ayant reçu un bolus (durée d'action 4 mois et demi) et rentrées en septembre. Le bolus est encore actif. Il n'y a pas besoin de vermifuger.
2. Tous les autres cas :
- soit les bolus ont été mis tôt (avant juin),
- soit les génisses ont été traitées par d'autres moyens que le bolus.
D'une manière générale, les traitements effectués n'ont plus d'efficacité au début de l'hiver. Il faut traiter les animaux.
Les génisses de 1ère année de pâture :
Ce sont les animaux à traiter en priorité. Elles ont commencé à acquérir leur immunité, mais c'est insuffisant pour se débarrasser des larves.
Les génisses de 2ème année de pâture :
Leur traitement est plus discutable, la décision se fera en fonction de l’aspect physique de l’animal (poil, état corporel). Cependant, il peut être intéressant de les traiter 1 à 2 mois avant le vêlage pour améliorer la qualité du colostrum et assurer une meilleure lactation.
Les vaches :
Vermifuger de façon systématique n’est pas la solution, néanmoins, un organisme ne se débarrasse pas complètement de ses parasites, l’équilibre hôte-parasite est alors consommateur d’énergie au détriment de la production laitière. Si la majorité des vaches n’en subit pas de conséquences majeures, on estime que 20% d’entre elles sont fortement infestées. Le traitement des vaches plus exposées au risque reste de mise.
Remarque : Après un traitement contre les strongles respiratoires (toux sur de nombreux animaux), la toux ne disparaît généralement qu'au bout d'un mois après le traitement.
Différentes spécialités commerciales existent
On distingue deux grandes catégories des vermifuges utilisables à l'automne :
1. Les endectocides (EPRINEXND, DECTOMAXND, IVOMECND…) actifs sur les strongles digestifs et respiratoires mais aussi sur les parasites externes (poux, gales…)avec une bonne rémanence(actifs pendant 3 à 4 semaines).
2. Les benzimidazoles (PANACURND, SYNANTHICND…) actifs sur les adultes et les larves aux différents stades.
Attention, tout ceci est valable pour les strongles pas pour les douves.
Pour les vaches en lactation, veillez à utiliser un produit autorisé.
Dans tous les cas, ne pas hésiter à en parler avec son vétérinaire pour adapter un programme à la situation de son troupeau.
Un point sur la grande douve (douve du foie) Les conséquences sur l’animal restent souvent insidieuses (baisse de production de lait, du taux protéique, de la fertilité, des défenses immunitaires), des observations qui pourraient être imputées à d’autres facteurs. En cas de signes visibles tels que anémie, diarrhée, amaigrissement, on peut considérer que l’infestation est massive. Sur les génisses, en cas d’infestation, le traitement doit être systématique, surtout sur les génisses au retour de leur 1 ère année de pâture. |
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