Alimentation du porc bio Simplicité et efficacité avant tout
Lors de la seconde édition de Tech & Bio, qui se déroulait à Loriol-sur-Drôme les 7 et 8 septembre dernier, une conférence sur l’alimentation du porc bio était organisée. Retour.
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Bien gérer son alimentation en bio comme en conventionnel (© Terre-net Média) |
Aujourd’hui, l’éleveur peut donc suivre deux voies : d’une part, la fabrication à la ferme qui prend un nouvel essor avec la réglementation européenne renforçant le lien au sol, et d’autre part, l’alimentation de produits bio en provenance d’une usine de fabrication locale.
Limiter les dérives
« L’alimentation du porc bio est un sujet assez sensible », relevait Jean-Charles Cizeron, Pdg de la société éponyme. Cette dernière, créée il y a 35 ans, propose une gamme d’aliments bio destinés aux filières porcs, volailles et bovins. Pour preuve, il faut savoir que les porcs consomment une quantité relativement importante de matières premières par rapport aux autres espèces (en moyenne 360 kg/porc produit). Le pilotage alimentaire doit donc être le plus fin possible au niveau qualitatif et quantitatif pour la rentabilité technico-économique de l’exploitation. « C’est également une condition pour limiter les dérives économiques ». En effet, sans maîtrise de l’alimentation, ces dérives peuvent conduire à une sous-valorisation de l’aliment (jusqu’à 40%) et donc, à de mauvais résultats techniques en élevage. « Les conséquences d’un bon équilibre se traduisent par une bonne prolificité sur les animaux reproducteurs, une bonne qualité de carcasse pour les animaux destinés à l’abattoir. »L’emblavement est stratégique
Selon Jean-Charles Cizeron, pour structurer un plan d’alimentation en porc bio, il faut tout d’abord faire un état des lieux de ce que l’éleveur souhaite comme résultats techniques, en fonction de nombreux critères : race, qualité de carcasses, caractéristiques de la commercialisation, organisation des bâtiments d’élevages, rotations culturales sur l’exploitation, priorités de l’éleveur…
À gauche, Jean-Charles Cizeron, PDG de Cizeron Bio, en compagnie de son responsable technique le 7 septembre dernier à Loriol-sur-Drôme, à l’occasion de la 2e édition de Tech & Bio. (© CZ) |
La monoculture est très rare en AB. « De fait, les agriculteurs qui travaillent avec une rotation en moyenne de 4 à 5 ans disposent d’une richesse de matières premières essentielle à l’alimentation des porcs. » Mais comme les autres, ils restent soumis aux aléas climatiques (chaleur, pluie…) qui peuvent faire très rapidement s’effondrer les espoirs théoriques. L’emblavement est donc stratégique : il faut tout à la fois produire un maximum de matières premières sur l’exploitation et passer le maximum de temps au suivi des animaux. Ce n’est pas simple car les aléas climatiques conduisent souvent à des chutes des rendements. « En plus, les terrains ne sont pas toujours adaptés aux productions végétales qui doivent être nécessairement diversifiées. »
Mutualisation
Mais la solution reste pourtant la multiplicité des terroirs et des productions pour maintenir un équilibre correct de la ration bio. « La mutualisation des produits et des moyens disponibles sur la région ou la proche région est indispensable pour structurer une ration en porc bio. L’objectif restant de produire sur place un maximum d’ingrédients nécessaires, mais en se gardant toujours une marge de sécurité permettant de corriger rapidement les choses, en cas de pénurie sur une ou plusieurs matières premières. Mais l’idée est d’optimiser l’existant pour ne pas créer un système artificiel utilisant trop de soja ou de matières premières indisponibles. »
L’apport de fibres protéines énergétiques conduit à l’augmentation des résultats techniques. Cette dernière se traduit par une prolificité, une qualité de carcasse ou des vitesses d’engraissement améliorée, mais aussi par un état sanitaire correct, une conduite d’élevage facilitée qui se base surtout sur une nutrition simple et efficace. « Et en bio, plus on fait simple, plus on fait efficace ! » conclut Jean-Charles Cizeron.
Pour aller plus loin
« Une ration diversifiée et énergétique », lire ici « Fabriquer ses aliments à la ferme », lire ici « Les étapes du projet, une à une », lire ici |
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