Conseil des ministres de l'agriculture Crise du lait : 16 pays de l'UE favorables à une nouvelle régulation
Seize des 27 pays de l'UE se sont dit lundi favorables à une nouvelle régulation du secteur laitier pour accompagner la suppression des quotas, soutenant ainsi une initiative franco-allemande lors d'une réunion des ministres européens de l'Agriculture à Bruxelles.
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Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture et Mariann Ficher Boël, commissiare européen, Pas d'entente sur la question du lait en vue (© Terre-net Média) |
Concrètement, la France aimerait en particulier généraliser en Europe la fixation de prix minimum de manière contractuelle au niveau national, entre industriels et producteurs. La France et l'Allemagne, à l'origine de cette initiative, ont réussi à rallier la majorité des pays de l'UE. Mais une grosse minorité de pays, favorables à libéralisation du secteur laitier, ne s'y est pas associée, illustrant les divergences entre Européens sur l'avenir de la profession, et de l'agriculture en général dans l'UE. La déclaration des "seize" propose aussi d'augmenter temporairement le prix d'intervention dans le secteur laitier, autrement dit le tarif minimum auquel l'UE rachète certaines quantités invendues. Elle suggère d'augmenter le seuil des aides publiques nationales autorisées sans nécessité d'obtenir le feu vert de Bruxelles et ambitionne d'améliorer l'étiquetage en permettant par exemple des labels "lait de France".
La levée des quotas et la libéralisation de l'agriculture, causes de tous les maux
Dans une déclaration complémentaire, six de ces pays (Allemagne, Autriche, France, Hongrie, Portugal et Slovaquie) demandent à la Commission européenne d'envisager la suspension temporaire d'une augmentation prévue des quotas laitiers en 2010-2011. Des hausses sont programmées chaque année jusqu'à leur disparition à l'horizon 2015. "Une suspension de la hausse enverrait un signal politique important" aux producteurs qui manifestent depuis des semaines en Europe, souligne un diplomate d'un pays ayant signé le texte. Mais la Commission a rejeté lundi tout idée de gel de la hausse des quotas l'an prochain, estimant que cela "ne mènerait nulle part". Une partie des producteurs européens juge que le levée progressive des quotas et la libéralisation de l'agriculture européenne sont la cause de la chute des prix actuelle. Ce que réfute Bruxelles. Le ministre suédois de l'Agriculture Eskil Erlandsson, dont le pays préside l'UE, a pour sa part rejeté l'idée d'une nouvelle régulation du secteur avancée par la déclaration des 16 pays. Il a à l'inverse émis "l'espoir" d'une disparition de toute régulation laitière en Europe à terme.
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