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Vêlage à 2 ans sur charolais Ça marche !

À quelles conditions et quelles sont les conséquences de la mise en place du vêlage à deux ans dans un troupeau charolais ? Éléments de réponse avec Jean-Pierre Farrie, de l'institut de l’élevage, lors des rencontres 3R.

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Rien ne se perd : la technique du vêlage à deux ans avait déjà été expérimentée dans les années 70. Elle n’avait à l’époque pas connu de succès franc sur le territoire national du fait des risques induits. En 2006, seul un paquet d’irréductible l’utilisait, essentiellement en Bourgogne. Mais depuis, des améliorations ont été faites : « Du fait de ’augmentation constante du poids moyen du cheptel de souche et de l’amélioration des itinéraires de conduite des génisses d’élevage, les risques sont a priori moins flagrants aujourd’hui. D’autant plus qu’à l’heure actuelle, l’intérêt du vêlage à deux ans et les possibilités de développement semblent plus importants » argumentait Jean-Pierre Farrie, de l’Institut de l’élevage.

Améliorer la marge nette

Il suffit en effet de regarder de plus près l’évolution des systèmes de production des exploitations charolaise pour voir qu’elles convergent vers l’augmentation de la dimension économique et de la productivité du travail.

Aujourd’hui, les exploitations cherchent avant tout à accroître le nombre de vêlage, à optimiser la finition « voire à vieillir et à alourdir le maigre, autrefois prisé pour l’export ». À cela se rajoutent l’augmentation des charges, la baisse des ventes et des aides. « Les éleveurs recherchent aujourd’hui encore plus qu’hier la meilleure marge nette possible par unité de production ». De fait, la pratique du vêlage à deux ans trouve dans cette nouvelle donne technico-économique toute sa place, permettant d’augmenter la production « avec plus de vêlage, sans modification importante du nombre d’Ugb ».


La technique de vêlage avait déjà été expérimenté
dans les années 70. (© Terre-net Média)
 

Deux séries d’essais

Une expérimentation a d’abord été mise en place à la station de Jalogny durant 7 campagnes. Objectif : mesurer les effets de cette pratique sur les performances animales (lire). Dans le même temps, différents scénarios de mise en place du vêlage à deux ans ont été étudiés par simulation (lire).

Ces deux séries d’essais permettent aujourd’hui de dire que « le vêlage à 2 ans apparaît comme une solution permettant d’accroître la productivité économique du système d’élevage. Cette pratique n’entraîne pas de modification significative ni chargement, ni du fonctionnement du système fourrager. À nombre d’Ugb comparable, l’introduction du vêlage à deux ans permet une augmentation du nombre de vêlages comprise entre 5 et 10%, selon la proportion de génisses pouvant être mises à la reproduction à 15 mois ».

Une alternative prometteuse

Plus de trente ans après une première tentative, ces travaux montrent donc qu’avec l’amélioration génétique et technique, « le bilan des avantages et contraintes semble ici beaucoup plus favorable à l’échelle du système d’élevage ». Toutefois, mettre en œuvre le vêlage à 2 ans sur charolais nécessite de prendre quelques précaution, à commencer par « une conduite alimentaire des génisses permettant d’obtenir une proportion significative de femelles dépassant le poids de 430 kg à 14 mois, associés à une bonne maîtrise de la reproduction » poursuivait Jean-Pierre Farrie. Même si les conséquences au niveau de l’animal sont limitées, il faut d’abord que l’éleveur accepte cette possibilité nouvelle en termes de conduite. « Un travail de vulgarisation prenant en compte cet aspect est en cours dans le bassin charolais » concluait le spécialiste de l’Institut de l’élevage.

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