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Eau Sa qualité est essentielle en élevage laitier

L’eau occupe une place déterminante en élevage laitier. Quelle que soit son utilisation (eau de boisson, lavage du tank et de la machine à traire, etc.) sa qualité doit être surveillée. Dossier complet avec le Btpl.

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Un litre de lait contient 900 g d’eau. La disponibilité en quantité et qualité se doit d’être optimale pour ne pas pénaliser la production laitière et le bien-être des vaches laitières. Les besoins en eau des vaches laitières varient selon plusieurs facteurs tels que la température extérieure, le niveau de production ou encore le type de ration.


La vache laitière a besoin de plus de 100 litres d'eau par jour (© Btpl)

Rations
Besoins
d’une tarie
Besoins d’une vache produisant 20 litres/jour
Besoins d’une vache produisant 30 litres/jour
Herbe jeune
(15 % de MS)
5
20
30
Ensilage herbe
(20 % de MS)
10
30
50
Ensilage maïs
(40 % de MS)
30
55
75
Foin + ensilage
(60 % de MS)
40
65
85
Foin + concentrés
(90 % de MS)
50
75
95

 

 

 

 

 

 

 

Ainsi une vache laitière produisant 25 à 30 litres de lait par jour et vivant à 15°C a besoin de plus de 110 litres d’eau par jour (alimentation + buvée). Le tableau ci-contre donne un exemple des besoins en litres d’eau d’une vache laitière à 15°C en fonction de sa production et de son type de ration (% de matière sèche).
 

Face à ces besoins la disponibilité en eau est souvent insuffisante

 
Il existe plusieurs facteurs limitant l’abreuvement :
* moins d'un point d'eau à l'intérieur du bâtiment pour 20 à 25 vaches (attention aux séparations de lots).
* débit insuffisant (moins de 15 litres/minute en abreuvoirs individuels ou 3 m3 /heure en bacs collectifs).
*concurrence aux points d'eau en particulier après la traite.
* moins de 12°C pour l'eau en hiver voire fermeture des robinets par temps de gel.
*accès aux points d'eau limité dans le temps avec risque de consommation massive exposant aux coliques.
* plus de 100 mètres à parcourir en pâturage jusqu'au point d'eau le plus proche.
* Défaut d’appétence

La qualité de l’eau : comment la juger

L’eau pure n’existe pas. Ce très bon solvant garde « en mémoire » tout ce qu’il touche : gaz, minéraux et autres matières avec lesquelles il est entré en contact. Selon sa composition chimique et microbiologique la qualité de l’eau est plus ou moins bonne.

La qualité chimique est très facile à interpréter. Il suffit de comparer les critères souhaités aux normes. Par contre la contamination microbiologique qui reste actuellement la cause majeure de mauvaise qualité de l’eau d’abreuvement est plus difficile à analyser. Les germes pathogènes sont tellement variés qu’on ne peut pas tous les dénombrer. L’origine des germes pathogènes dans l’eau étant essentiellement fécale on utilise des indicateurs de contamination fécale (coliformes totaux, coliformes et streptocoques fécaux). En effet, plus il y a de bactéries fécales dans l’eau, plus le risque de présence de germes pathogènes du type salmonelle par exemple est réel.

Le tableau ci-dessous récapitule les caractéristiques d’une eau de qualité

PARAMETRES
VALEURS - LIMITES
PARAMETRES
VALEURS - LIMITES
Paramètres organoleptiques
Couleur
Turbidité
Odeur
Saveur
 
 
Paramètres physico-chimiques
Température
Pli
Conductivité
Chlorure
Sulfates
Magnésium
Sodium
Potassium
Aluminium total
Résidu sec
 
Substances indésirables
Nitrates
Nitrites
Ammonium
Azote organique
Oxydabilité au KMnO4
Hydrocarbure dissous
Phénols
Détergents anioniques
Fer
Manganèse
Cuivre
Zinc
Phosphore
Fluor
Argent
 
15 mg/lPt
2 U Jackson
0
0
 
 
 
25°C
6,5 à 9
 
    250 g/m3
      250 g/m3
  50 g/m3
  150 g/m3
  12 g/m3
  0,2 g/m3
  1500 g/m3
 
 
  50 g/m3
  0,1 g/m3
  0,5 g/m3
    1 g/m3
    5 g/m3
  10 mg/m3
  0,5 mg/m3
  200 mg/m3
  200 mg/m3
  50 mg/m3
    1 g/m3
    5 g/m3
    5 g/m3
  1,5 g/m3
  10 mg/m3
Substances toxiques
Arsenic
Cadmium
Cyanures
Chrome
Mercure
Nickel
Plomb
Antimoine
Hydrocarbure (6 substances)
dont Benzo (3,4) pyrène
 
Paramètres microbiologiques
Coliformes totaux
 
Coliformes thermotolérants
Streptocoques fécaux
Clostridium
 
Staphylocoques pathogènes
Salmonelles
Entérovirus
 
Produits de traitement des cultures
Total
Par substance
(atrazine, simazine, lindane, carbofuran...)
Hexachlorobenzène
PCB et PCT
 
 
  50 mg/m3
  5 mg/m3
  50 mg/m3
  50 mg/m3
  1 mg/m3
  50 mg/m3
  50 mg/m3
  50 mg/m3
  0,2 mg/m3
  0,01 mg/m3
 
 
0 pour 95 %
des analyses
  0/100 ml
  0/100 ml
  <5/100 ml
 
  0/100 ml
       0/5 l
     0/10 l
 
 
  0,50 mg/m3
  0,10 mg/m3
 
 
  0,01 mg/m3
  0,50 mg/m3

Les risques liés à un défaut de qualité


Plus il y a de bactéries fécales dans l’eau, plus le risque de présence de germes pathogènes du type salmonelle par exemple est réel (© Btpl)
Les risques chimiques :

Les risques bactériologiques :

La teneur élevée en germes de l’eau est bien le principal risque sanitaire mais le dénombrement de ceux-ci ne suffit pas à en évaluer le danger. Tout dépend de la nature et du nombre des germes présents.
Les affections liées à une contamination bactérienne peuvent être

On associe aussi parfois la mauvaise qualité de l’eau à des maladies plus fréquentes du type mammites, boiteries, métrites. En effet, le lavage des trayons avec une eau de mauvaise qualité bactériologique et contaminée en germes d'origine fécale est un facteur de risque supplémentaire même s’il est souvent difficile d’établir une relation directe entre la contamination d’une eau (boisson ou lavage) et l’émergence d’une pathologie.

Quel traitement appliquer pour améliorer la qualité de l’eau ?

Les moyens de traitement en cas de pollution chimique existent : adoucisseur, déférrisateur, dénitrificateur. Cependant ces traitements sont souvent coûteux. Une comparaison ‘‘coût de revient traitement’’ / ‘‘coût eau du réseau’’ est alors nécessaire.
Concernant les risques microbiens, la solution la plus adaptée en élevage pour la désinfection est la Chloration. Ce système garantit une rémanence (action durable sans recontamination de l'eau) absente avec les systèmes utilisant les ultraviolets ou l'Ozone. C'est également le système le plus économique. Attention, si l’eau est ferrugineuse la chloration est inefficace.
La chloration assure une désinfection complète de l’eau, si et seulement s’il reste un excès de chlore en bout de ligne.
Pour cela il faut vérifier régulièrement la teneur en chlore (0,3 mg/L). En dessous tous les germes ne sont pas détruits. Au-dessus, on peut voir une diminution de l’efficacité des produits (phytosanitaire, hygiène) utilisés avec cette eau. De même, lorsque l’eau est boueuse après de fortes pluies, il faut augmenter le dosage de chlore car les matières organiques en sont très consommatrices. 

Les mesures de prévention pour conserver la qualité de son eau
 


Exemple de l'aménagement d'une tête de forage (© Btpl)
Quelques aménagements permettent de maintenir la qualité de votre eau :

Attention à la contamination de l’eau dans les abreuvoirs

Avoir une eau de qualité à la source, c’est bien. Mais quel intérêt si c’est pour la salir par la suite. Les bacs sont des milieux très favorables à la prolifération des germes pathogènes et en été ils peuvent devenir des bouillons de culture. Les animaux y apportent des bactéries et des résidus d’alimentation. Dans ces conditions, les bactéries pathogènes, coliformes, streptocoques et staphylocoques, favorisés par la présence de matière organique se développent rapidement.
Eviter le développement de ces germes passe par l’élimination des causes de contamination. Il est conseillé de nettoyer et de désinfecter les abreuvoirs tous les 15 jours en hiver et toutes les semaines en été. La désinfection peut se faire à raison d’une ou deux cuillères à soupe d’eau de Javel pour 100 litres d’eau.


Il est conseillé de nettoyer et de désinfecter les abreuvoirs (© Btpl)

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