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Groupements techniques vétérinaires Le vétérinaire au cœur de la rentabilité des élevages

Moins médical que zootechnique, le congrès 2006 de la Sngtv témoigne d’une évolution du rôle du vétérinaire praticien, davantage impliqué dans l’optimisation de la rentabilité des élevages, abordant aussi des questions économiques, génétiques, alimentaires.

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Le congrès national de la Sngtv (Société nationale des groupements techniques vétérinaires) s’est ouvert cette année à Dijon les 17, 18 et 19 mai dernier sur le pré troupeau : préparer à produire et reproduire. « Le management du pré troupeau est la clé de la santé économique du troupeau », déclare Philippe Camuset, président du Conseil scientifique des journées nationales des Gtv. « Les progrès réalisés dans ce domaine peuvent être considérables. »  Le choix même de ce thème retenu pour le dernier congrès de la Sngtv montre le rapprochement notable du praticien avec les intérêts technico-économiques des éleveurs laitiers et allaitants.

Leviers de progrès et gains économiques associés


Taux de renouvellement et âge au premier vêlage (© Web-agri)
 Dans leurs interventions, pas moins d’une centaine sur trois jours, les vétérinaires de la Sngtv ont essayé de mettre le doigt sur les leviers de progrès et les gains économiques associés encore à disposition des éleveurs comme par exemple le raisonnement du taux de renouvellement et l’âge au premier vêlage. Avec un regard d’audit extérieur, ils ont offert une grille de lecture orientée sur les performances de l’exploitation, mettant en exergue certains dysfonctionnements. Ainsi dans les élevages français, la longévité moyenne des vaches laitières se limite à 2,5 lactations, ce qui est très loin d’amortir les coûts d’élevage. Pour compléter ces expertises zootechniques ou économiques, les Gtv ont fait appel à des intervenants extérieurs, qu’ils soient de l’Institut de l’Élevage, de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) ou encore du Contrôle laitier.

Bien-être et performances

Par ailleurs, le thème du bien-être animal a été abordé de manière pragmatique. Ce dossier a été traité non pas sous l’angle des nouvelles demandes édictées par la société mais avec une approche conjointe de performances ou comment, en assurant un meilleur bien-être, autoriser de meilleurs résultats d’exploitation. La question des pollutions électriques en élevage permettra peut-être d’aborder ces questions, qui peuvent provoquer de sévères perturbations, certaines mortalités néonatales pouvant trouver dans certains cas une explication dans ces phénomènes.

Un dossier phare : le parasitisme


Présence de la grande douve dans 90% des élevages français (© Web-agri)
Le parasitisme reste un dossier phare et une préoccupation majeure. Et à juste titre, les antiparasitaires constituent le deuxième poste de dépenses en médicaments dans les élevages bovins. La tendance est à traiter sinon davantage du moins en optimisant l’effet des antiparasitaires en fonction des lots d’animaux et des caractéristiques propres du cheptel et de l’exploitation. L’intérêt économique du traitement adulte contre les strongles digestifs a par exemple été mis en avant. Concernant la grande douve, l’observatoire créé en 2004, insiste sur la nécessité de dépister, traiter, prévenir les infestations, « Fasciola hepatica étant un parasite qui ne doit jamais être toléré », souligne le professeur Philippe Dorchies, de l’École nationale vétérinaire de Toulouse. «Un sondage récent rapportait que 85% des éleveurs ne se disent pas concernés par la fasciolose », souligne le docteur Gérard Bosquet, praticien en Champagne Ardenne. Or les résultats de l’enquête menée en 2005 font état de la présence de la grande douve dans 90% des élevages français. « Pour le traitement de la grande douve, il faut aller vers une démarche active de prescription », conclut-il, par la conception de plan de traitement et de prévention médicale, zootechnique et agronomique.

Pas moins de 1200 participants, vétérinaires praticiens, chercheurs et étudiants ont assisté au congrès de la Sngtv, marquant peut-être une nouvelle étape dans l'évolution des relations éleveurs-praticiens vétérinaires, ces derniers intégrant un rôle d’audit et de suivi de troupeau.

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