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OMC Inquiétude des agriculteurs bretons, 100.000 emplois concernés

Les agriculteurs bretons ont exprimé mardi 29 novembre leur inquiétude avant la prochaine réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) du 13 au 18 décembre à Hong Kong, en déplorant les "concessions" agricoles faites selon eux par l'Union européenne (UE).

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« On a vraiment le sentiment, en agriculture, d'être sur le même chemin que l'accord textile » qui a fait passer en France les emplois salariés du secteur de 700.000 à 70.000 en 30 ans.
(Jean Salmon, président de la Chambre d'agriculture de Bretagne)

   
« Les dernières propositions de l'UE à l'OMC nous inquiètent particulièrement », a déclaré Jean Salmon, président de la chambre d'agriculture de Bretagne, l'une des premières régions agro-industrielles de l'UE. Ces propositions prévoient notamment une baisse des droits de douane comprise entre 35 et 60 % sur les produits agricoles. « Si l'Europe fait des concessions, il faudrait que les Etats-Unis en fassent autant », a estimé M. Salmon lors d'une conférence de presse à Rennes. En Bretagne, « plus de 100.000 emplois sont directement concernés par cette négociation », a-t-il estimé. « Il est indispensable que les propositions de l'UE n'aillent pas au-delà de ce qui est compatible avec la réforme de la Pac » (Politique agricole commune), lancée en 2003, afin de ne pas déstabiliser davantage les exploitations agricoles, a réclamé le responsable.

« Réduction de la production bretonne de volailles de 27 %
entre 1998 et 2004 »

« Ce que je crains, c'est (à Hong Kong) un accord a mimima qui nous engage et qu'on acte les propositions européennes. Moi, je n'en ai pas envie tant qu'on n'a pas l'ensemble de l'accord » entre les mains, a-t-il dit. « L'enjeu des politiques agricoles dépasse de loin le seul problème des distorsions de concurrence (...), on ne peut pas faire du tout libéral en matière alimentaire », a estimé M. Salmon. Il a plaidé pour « l'autosuffisance alimentaire », qu'il a jugé  «totalement indispensable », tout comme la sécurité alimentaire, domaine où les normes de production varient fortement d'un pays à l'autre.

Selon M. Salmon, le précédent accord de l'Uruguay Round avait eu pour effet « une réduction de la production bretonne de volailles de 27 % entre 1998 et 2004 » et provoqué la perte d'un millier d'emplois. « On a vraiment le sentiment, en agriculture, d'être sur le même chemin que l'accord textile » qui a fait passer en France les emplois salariés du secteur de 700.000 à 70.000 en 30 ans, a regretté M. Salmon. La conférence de Hong Kong devait donner une impulsion déterminante au cycle de négociations en cours à l'OMC, lancé à Doha en 2001 et théoriquement consacré au développement. Mais cette ambition initiale a été revue à la baisse, notamment par le directeur général de l'institution, Pascal Lamy.

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