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Pascal Rigollet, éleveur laitier à Arnac la Poste (87) « J'ai maintenant 3 ans de recul avec la ration sèche »

Au Gaec Tellogir Holstein, depuis mars 2003 et l'arrêt de l'utilisation du maïs ensilage dans la ration, la vie a changé. « Plus de production, une meilleure santé des vaches, et surtout moins de travail et de stress pour nous » assure Pascal Rigollet, éleveur holstein à Arnac la Poste, en Haute-Vienne.

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En novembre 2002, Pascal Rigollet se pose la question de passer à l'aliment espagnol. Des contacts sont pris et l'opération est en passe de se réaliser quand un commercial de chez Alicoop, fabricant d'aliment du bétail basé à Pamproux (Deux-Sèvres) lui dit qu'il a aussi une solution à lui proposer.

Plus de lait, moins de TB

« L'idée de faire traverser la moitié du pays à de l'aliment, alors qu'il y avait peut-être la solution à portée de main ne me satisfaisait pas outre mesure » explique Pascal Rigollet, qui s'est alors lancé dans un essai avec Alicoop, coopérative appuyée par Inzo, sa firme service.

D'emblée l'augmentation de production a été significative. « Il a fallu toutefois tâtonner un peu pour caler la ration, notamment pour stabiliser le TB. L'objectif était de le diminuer... mais pas trop quand même. »

Bilan : la production moyenne par vache traite est passée de 9.690 kg en 2002 à 11.540 kg en 2003 puis à 12.060 l'an passé. Le TB est passé dans le même temps de 41 g/kg à 34 puis est remonté à 35,5 % en 2004. Le TP est resté stable à 30,7 g/l  puis 30,8 et 30,5 g/l. 

    

Carte d'identité :

Gaec Tellogir Holstein
à Arnac la Poste (Haute-Vienne)

  • 500.000 l de quota
  • 129 ha de Sau
  • Ration complète mélangée avec maïs ensilage et pâturage
  • Problématique : "surcharge de travail"
  • Mise en place ration sèche en novembre 2002
    (transition de 3 mois pour arriver à 10 kg de "Verdi lact" et ensilage de maïs
  • Depuis mars 2003 :
    arrêt du maïs ensilage de 5 à 15 kg de Verdi lact avec pâturage et foin.
  

Charges en moins


La mélangeuse qu'utilisait Pascal Rigollet est à vendre. Stockée à l'abri et en bon état, elle n'a pas encore trouvé preneur : à chaque fois qu'un acheteur potentiel vient la voir, il repart avec en tête le concept de la ration sèche ! Et plusieurs l'ont mis en pratique.
(© Photos Jean-Luc Démas)

 

Si dans ce système, le coût de l'alimentation achetée à l'extérieur devient un poste important, il y a aussi une diminution très nette de certains autres postes. Ainsi, il n'y a plus d'intrant, de pointe de travail, ni de frais de culture liés au maïs, pas de mise au norme de silo à faire, pas de frais de mélangeuse. 

Autres aspects difficilement chiffrables : « Le risque lié à l'utilisation du matériel de désilage et de distribution avec des enfants toujours présents sur l'exploitation, la difficulté de se faire remplacer pour partir quand il faut utiliser du matériel "lourd" » cite l'éleveur de la Haute-Vienne.

                                                        

Mais aussi la santé des animaux. « Le troupeau est vraiment en forme, avec des vaches en bon état corporel malgré les hauts niveaux de production. » Enfin, il apprécie de voir son cheptel mieux exprimer son potentiel. « Même si volontairement je ne cherche pas la performance extrême, les lactations d'aujourd'hui sont plus en phase avec celles des générations précédentes dans leur pedigree. »

L'élevage dispose en effet des descendantes de vaches telles que les canadiennes Comestar Laurie Sheik et Elisa Anthony Lea, les américaines To-Mar Wayne Hay et Plushanki Chief Faith ou encore plusieurs souches de vaches issues de l'élevage Gaulin (Landes), comme celle de Ripple-Threat.


Pascal Rigollet avec Manon, une Jed x Prelude de la famille Laurie Sheik, qui mesure près de 1,70 m au garrot ! (© DR)

Du côté charges en plus, Pascal Rigollet compte sur le développement de cette technique d'alimentation pour qu'elles restent acceptables. « Les fabricants d'aliments du bétail pourront alors diminuer leurs coûts » analyse le Limousin. « De plus, en 2006, avec le découplage des primes, cette technique aura encore plus d'intérêt dans les zones où les rendements en maïs sont "justes" ou aléatoires. » Depuis 2 ans, l'analyse de la comptabilité de l'exploitation montre un EBE identique à la période "maïs ensilage".

La distribution de la ration en image

Alexandre, 15 ans, le fils aîné de Pascal et Sylvie Rigollet peut assurer seul l'alimentation des 50 laitières.

Il charge à la pelle les bouchons de "Verdi", l'aliment fabriqué par Alicoop, et stocké en vrac sous le auvent de la stabulation libre, à une extrémité de la rangée de cornadis.                         

 


Pas de machine en mouvement, pas de bruit, juste un peu d'huile de coude ! (© DR)

 

Chaque brouettée contient environ 100 kg de bouchons.

La distribution est effectuée trois fois par jour.

 

 


C'est parti pour une première distribution... (© DR)

 

Cette brouette spéciale est fabriquée par La Buvette. Elle permet un déchargement latéral, tout en marchant.

La trappe de vidange est commandée par une des poignées qui servent à la déplacer.

 


Une brouette bien conçue... (© DR)

 

Pascal Rigollet ajoute un peu d'aliment type "VL de production" aux plus hautes productrices

 


Et une petite gâterie... (© DR)

 

Surprenant, les vaches sont calmes pendant la distribution. « Alors que lors d'une distribution de concentré sur de l'ensilage, elles cherchent toujours à voler celui de la voisine, coup de tête en prime... là, pas de problème. »

 


"on prend tout notre temps de bien mâcher ... (© DR)

 

Pour le moment, vu la longueur de cornadis disponible, les vaches reçoivent les bouchons de "Verdi" à une extrémité de la stabulation. Tandis que la distribution du foin (offert à volonté) se fait à l'autre extrémité.

Le jour où l'effectif de vaches augmentera, il faudra repenser la distribution du foin.

Dans le cas d'une alimentation à base de 15 kg de "Verdi" par jour, « il faut prévoir 3 à 3,5 tonnes de foin par vache à l'année », précise Pascal Rigollet

 


...avant de passer à la fibre" (© DR)

 

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