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Phosphore Un tribunal sanctionne l'excès de phosphore, qui pollue les rivières

RENNES, 1er oct 2004 (AFP) - Le tribunal administratif de Rennes a annulé l'extension d'un élevage porcin pour risque de pollution au phosphore, a-t-on appris vendredi auprès de la juridiction qui, selon l'association plaignante, sanctionne pour la première fois en France de tels faits.

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Le préfet du Morbihan, qui a pris l'arrêté autorisant l'extension en cause, "a entaché sa décision d'une erreur d'appréciation compte tenu des dangers existants, notamment, pour la santé et la salubrité publique", a justifié le tribunal administratif, dont la décision date du 9 septembre.

"Eu égard à la charge de phosphore par hectare prévue au plan d'épandage", il existe "des risques certains de pollution des eaux", a poursuivi le tribunal.

Le projet de la société Le Bodan, basée à Plaudren (Morbihan), d'augmenter de 50% équivalent-animaux l'effectif de son exploitation, entraînerait un niveau de phosphore de 218,52 kg/ha, largement supérieur aux quantités dont a besoin la terre (70 kg selon l'association Eau et rivières de Bretagne), a relevé le tribunal.

Alors que la pollution au nitrate, à l'origine des algues vertes en mer est régulièrement sanctionnée, l'excès de phosphore, à l'origine d'algues bleues toxiques dans les rivières et les étangs, ne l'avait jusqu'ici jamais été, a assuré Gilles Huet, délégué général de l'association Eau et rivières de Bretagne, à l'origine de la plainte.

Cette pollution est plus récente que celles liées au nitrates: elle est apparue il y a quatre à cinq ans (contre plus de 30 ans pour les marées vertes). Le phosphore met en effet du temps pour passer du sol à l'eau.

Les toxines de ces algues bleues peuvent provoquer des démangeaisons lors des baignades. Le phosphore peut aussi provoquer des vomissements lorsqu'il est ingéré à forte dose.

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