Viande bovine Les Chinois conquis, malgré les hauts niveaux de prix et la faible disponibilité
Séduits par les pièces d'aloyau, les consommateurs chinois sont de plus en plus friands de viande bovine. Pour faire face à la demande, la Chine n'a d'autre recours que l'importation alors que le développement des activités d'élevage pose de plus en plus de questions dans l'empire du Milieu. Entre gestion des effluents et achats de matières premières, les contraintes environnementales finissent pas peser sur le géant chinois.
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Production et consommation toujours en progression
Ces niveaux de prix incitent à la production alors que 30 % de la demande chinoise est assouvie par de la viande bovine d’importation. Le cheptel chinois a ainsi progressé de 4 % par rapport à 2020, et les abattages de 3,7 % pour atteindre le niveau de production record de 7 millions de tonnes équivalent carcasse.
Jusqu’où iront les hausses de production ? Difficile de répondre de manière objective, mais la contrainte environnementale pèse de plus en plus sur le système de production chinois. Avant que la peste porcine africaine ne sévisse en Chine, un plan de limitation de la production courait sur l’empire du Milieu. « La question de l’adéquation entre surface disponible et élevage se pose. Dans son plan quinquennal, le parti envisage plutôt une stabilisation de la production car la pollution commence à peser sur le quotidien de Chinois », insiste Boris Duflot. La surface disponible est une limite claire au développement de l'élevage en Chine.
Les perspectives d’évolution de la production de viande bovine en Chine ne sont pas considérables
Pour Philippe Chotteau « les perspectives d’évolution de la production de viande bovine en Chine ne sont pas considérables. Peut-être chercheront-ils à développer des feed-lots, mais se pose ensuite la question de l’épandage des effluents, et surtout de la disponibilité en animaux maigres. » Si l’ouest du pays semble avoir du potentiel pour l’élevage bovin, la filière demande encore à gagner en structure pour amener le produit fini dans les grandes métropoles. Tout dépendra des arbitrages effectués par le parti : est-ce que la Chine a plutôt intérêt à importer des grains très chers, ou à importer de la viande ?
La Chine reste le premier importateur mondial de viande bovine
En attendant, les hausses de productions enregistrées ne suffisent pas à couvrir la demande des ménages chinois. Les importations du pays ont progressé de 9 % par rapport à 2020, ce qui le conforte dans sa position de premier importateur mondial de viande bovine.
La Chine fait de ses besoins en viande une arme géopolitique : 94 % de la demande chinoise est assouvie par 6 pays, et le classement des différents fournisseurs évolue au grès des tensions du moment. Après avoir soutenu la demande d’enquête sur les origines du covid, 7 établissements australiens ont été interdits d’export vers l'empire du Milieu. Premier fournisseur de la Chine au début de la précédente décennie, le pays est maintenant relégué à la 5e place après avoir diminué ses exportations de 48 % sur les deux dernières années. Dans le même temps, les États Unis ont multiplié par 5 les volumes exportés vers la Chine, profitant ainsi de l’accord commercial signé en 2020.
Les conditions sanitaires influent également dans les échanges internationaux. Le Brésil reste le premier fournisseur de la Chine, mais marque un léger retrait suite à la mise en place d’un embargo pour une durée de deux mois après la découverte de cas d’ESB atypiques. L’Irlande, premier fournisseur européen de la Chine, a connu le même sort.
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