Le Deutz-Fahr 6140.4 TTV pour tout faire sur l’exploitation
Pour son tracteur de cour employé jusqu’à 1600 heures par an, Florian Pollet voulait un modèle polyvalent et confortable. Fidèle à la marque Deutz-Fahr, l’éleveur a opté pour un 6140.4, avec une transmission à variation continue TTV, la cabine MaxiVision Pro et un chargeur frontal de fortes capacités.
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C’est en octobre 2023 que le tracteur Deutz-Fahr 6140.4 TTV est arrivé chez Florian Pollet, à l’EARL Saint-Urbain, une exploitation laitière de Bédée, en Ille-et-Vilaine. Ce modèle, plutôt haut de gamme, est équipé d’un chargeur frontal ProfiLine FZ 41-33 d’origine Stoll.
L’éleveur a remplacé un autre 6140.4 issu de l’ancienne génération. « Sur la ferme, c’est le tracteur qui travaille le plus, car nous nous en servons près de 1 600 heures par an, explique-t-il. Il assure bien entendu toute la manutention quotidienne, avec notamment la benne multiservice de 2,50 m qui est l’accessoire indispensable. Nous avons aussi un pique-botte, une pince pour l’enrubannage et un godet à céréales. Le tracteur sert également assez souvent dans les champs, pour aller chercher les bottes, en tirant un plateau, ainsi que pour la majorité des traitements et des apports d’engrais. En appoint, nous l’attelons devant la charrue six corps ou le combiné de semis en 4 m de largeur. »
C’est en effet cette polyvalence qui intéressait l’exploitant. Le 6140.4 est un modèle à quatre cylindres, mais qui affiche un poids à vide de 6,5 tonnes (8,8 t avec le chargeur frontal en place).
La charge ne lui fait pas peur puisqu’il dispose d’une capacité de relevage arrière très élevée à 9 170 kg. Côté motorisation, Deutz-Fahr a opté pour un bloc FarMotion de 3 849 cm3. Il répond à la norme Stage V et possède un catalyseur SCR pour l’AdBlue, un filtre à particules passif ainsi qu’un système Doc sans entretien. Dans cette série 6.4, le constructeur propose par ailleurs deux autres modèles à quatre cylindres en 129 et 148 ch de puissance nominale. Une offre complétée pour ces modèles par un choix de deux transmissions différentes. La première, baptisée RVShift, est de type full powershift à 20 vitesses avant et 16 arrière. Ces tracteurs de cette série 6.4 peuvent aussi être équipés de la TTV, une transmission à variation continue conçue et développée par Deutz-Fahr et que l’on retrouve sur les modèles plus puissants de la gamme.
Transmission à variation continue
Florian Pollet a choisi cette dernière version car il apprécie à la fois le confort de ne plus avoir à passer de vitesses et la précision quand il empile des bottes. En pulvérisation, la transmission à variation continue est également très pratique à utiliser pour trouver la bonne vitesse de travail. Le précédent tracteur de l’exploitation était déjà équipé ainsi.
La TTV dispose de trois modes de conduite : automatique, prise de force (PDF) ou manuel. Le chauffeur a le choix entre plusieurs réglages allant du mode de conduite économique (Eco), le plus sobre en carburant, au mode Power qui maximise les performances. Sur la route, cette transmission permet de rouler à 40 km/h au régime de 1 450 tr/min seulement. La réactivité de l’inverseur est également paramétrable grâce à un réglage à cinq niveaux. Le joystick de contrôle MaxCom est jugé très pratique d’utilisation.
Ce tracteur dispose d’un empattement de 2,56 m et il est plutôt bien noté par l’éleveur sur le plan de la maniabilité. Sa hauteur de 2,97 m est relativement importante, mais cela ne pose pas de souci pour évoluer dans les bâtiments de la ferme. Les larges rétroviseurs offrent une bonne visibilité mais le chauffeur doit parfois les replier pour passer le long des murs.
Un tracteur lourd
C’est un tracteur assez lourd : deux masses de roues de 150 kg, ajoutées au niveau des roues arrière, suffisent au quotidien pour l’équilibrer lors des opérations avec le chargeur frontal. Une masse supplémentaire de 1,2 t est attelée au relevage arrière uniquement quand le tracteur est employé à charger du fumier. Ce poids lui donne aussi beaucoup de stabilité, notamment sur le silo d’ensilage ou pour recharger du fumier au champ. « Le chargeur est performant et réactif, avec également une forte capacité, souligne Florian Pollet. Il lève à 4,11 m, ce qui est plus haut que sur notre ancien tracteur. Avec la fourche, je peux monter jusqu’à la sixième rangée de bottes carrées. Depuis le siège, la visibilité est correcte. Il y a une ouverture vitrée en hauteur, mais pas de toit panoramique. »
Pour la cabine, le constructeur propose sur ces tracteurs trois niveaux différents de finitions. Celui de l’EARL Saint-Urbain dispose de la version MaxiVision Pro, la mieux équipée, avec notamment son accoudoir droit intégrant toutes les commandes. L’environnement intérieur est similaire à celui du tracteur de tête de l’exploitation : un Deutz-Fahr 8280. Pour les différents chauffeurs, il est donc très facile de passer de l’un à l’autre car la disposition et les codes couleurs sont identiques. Sur ces modèles, l’acheteur peut disposer de quatre ou cinq distributeurs hydrauliques (option), avec commandes électriques, plus un autre pour le relevage avant et deux pour le chargeur frontal.
Cabine confortable et opérationelle
Toutes les commandes sont paramétrables et les fonctions s’affichent sur l’écran IMonitor de huit ou douze pouces, placé en bout d’accoudoir. « Nous utilisons l’Isobus du tracteur lors des chantiers de pulvérisation, c’est assez pratique, précise l’éleveur. Je trouve en revanche que le fonctionnement du GPS n’est pas très intuitif car il faut parfois réfléchir avant de trouver les bons paramètres. Le tracteur possède aussi la fonction TIM qui permet, par exemple, à la presse de prendre contrôle sur la transmission, mais nous n’avons pas eu l’occasion de nous en servir. La cabine est facilement accessible avec trois marches assez larges. Elle est également spacieuse, bien insonorisée et dispose de plusieurs supports pour le téléphone ou un écran supplémentaire. Il y a aussi un compartiment réfrigéré, c’est appréciable. »
Comme sur une majorité de tracteurs, la visibilité depuis la cabine sur le piton d’attelage est très limitée. Le constructeur a prévu un rétroviseur sur la vitre arrière, ainsi qu’un crochet ramasseur hydraulique qui se déploie pour aller chercher l’anneau du véhicule à tracter. Cet accessoire se révèle bien utile pour un chauffeur seul.
Au moment de notre reportage, le tracteur affichait déjà près de 900 heures de fonctionnement. L’éleveur avait réalisé lui-même la première vidange, soulignant que le démontage du filtre à huile n’était pas très aisé, malgré une lumière prévue dans le bâti du chargeur. Le nettoyage des radiateurs est en revanche assez facile. À noter que sur ce modèle, la régénération du filtre à particules est prévue toutes les 500 heures. Cela nécessite d’immobiliser le tracteur pendant trente à quarante minutes en le laissant tourner à plein régime, conformément à ce qu’indique la procédure.
« C’est un modèle qui correspond bien à nos besoins, variés, conclut Florian Pollet. Sa polyvalence est intéressante. Grâce à sa capacité de relevage, il peut remplacer le tracteur de tête pour aller dans les champs. Nous l’avons testé au banc d’essai et il fournit 125 ch à la prise de force. Pour éviter de trop consommer, le régime idéal se situe aux environs de 1 700 tr/min. La pompe hydraulique délivre un débit maximal de 120 l/min ce qui offre de la réactivité au chargeur. Nous avons aussi opté pour le pack de vingt feux à Led ; c’est efficace pour travailler en hiver. Généralement, nous renouvelons ce tracteur tous les trois ans, il devrait alors avoir 5 000 heures. Cela nous évite d’avoir des frais à faire ensuite. Le précédent était encore bien coté quand nous l’avons revendu, j’espère que cela sera la même chose pour celui-ci. »
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