« Le Kubota M5091 est un bon tracteur de cour »
Polyvalent. Éleveur en Mayenne, Nicolas Bigot recherchait un modèle polyvalent pour travailler à la fois sur la ferme et en dehors. Il donne son avis sur le tracteur M5091 de chez Kubota qu’il utilise depuis bientôt un an.
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Le tracteur est arrivé sur l’exploitation en juin 2017, en remplacement d’un Fendt Farmer 310 qui avait plus de 8 000 heures au compteur, se souvient Nicolas Bigot, éleveur installé avec son épouse à Jublains (Mayenne). Il me fallait un petit tracteur de cour polyvalent, pas trop haut pour pouvoir entrer dans tous les bâtiments. C’était la première fois que j’achetais un Kubota. J’ai donc fait confiance à la concession Hubert Agri avec qui j’ai l’habitude de travailler. » Le choix du M5091 s’est fait sur catalogue quelques mois plus tôt car à l’époque, cette série était nouvelle et le vendeur n’avait pas encore de matériel de démonstration.
Au départ, le rodage fut assez long, reconnaît l’éleveur qui n’avait pas l’impression d’avoir les 93 ch annoncés. Mais une fois passé le cap des 200 heures, tout est rentré dans l’ordre. Le tracteur fonctionne tous les jours en hiver pour manipuler des balles rondes, tirer la désileuse et curer l’aire paillée. L’exploitation est en système tout herbe sans maïs. Une fois les beaux jours arrivés, les vaches retournent en pâture.
Un matériel assez léger
Le Kubota sert un peu moins à la ferme, mais reste employé à de multiples tâches : fauche, andainage, déchaumage ou transport. « Je fais pas mal de route, ajoute Nicolas Bigot. Je l’attelle devant le chariot à paille de 10 m, une benne céréalière de 13 t ou la tonne à lisier de 11 m3 de la Cuma. Il ne faudrait pas de charge plus importante. Ce n’est pas un problème de puissance, mais surtout de poids. Il est assez léger et parfois, cela se ressent au niveau de l’adhérence. » Une sensation partagée par d’autres utilisateurs contactés au cours de notre enquête.
La transmission comprend 36 rapports avant et arrière grâce à trois gammes, six vitesses, un doubleur powershift et un inverseur électrohydraulique au volant. « Il est intéressant d’avoir beaucoup de rapports, mais je trouve que l’étagement est assez court, souligne Nicolas Bigot. Un tripleur serait intéressant, mais pour cela, il faudrait passer sur une autre gamme, et ce ne serait pas le même tarif. Je regrette aussi qu’en sixième vitesse, le régime moteur soit limité à 2 000 tours en raison du mode éco qui s’enclenche automatiquement. Quand j’aborde une petite côte avec une benne bien chargée, je suis parfois obligé de rétrograder en cinquième,faute de couple suffisant. »
La plupart des commandes sont mécaniques et positionnées à droite du siège. Le constructeur n’a pas placé de bouton de relevage électrique à l’extérieur, obligeant le chauffeur à monter et descendre pour atteler les outils. Les prochaines versions devraient être équipées de cette commande extérieure.
Du côté de la prise de force, la marque japonaise ne propose que deux régimes : 540 et 540 éco, ou 540 et 1 000 tr/min. Certains utilisateurs auraient souhaité que les trois régimes soient disponibles en option. Bien que Kubota ait son propre chargeur avant au catalogue, Nicolas Bigot a préféré installer un modèle T408 de chez Mailleux pour des raisons de compatibilité d’outils. Il dispose donc d’un levier de commande spécifique ajouté en cabine.
Une sobriété appréciée
Dans la cour, le tracteur est facile à manier et relativement confortable malgré l’absence de suspension. La visibilité dans toutes les directions est bonne, y compris sur les bras de relevage arrière grâce à une vitre derrière le siège. Un petit toit vitré avec pare-soleil coulissant permet au chauffeur de voir le chargeur en position haute. Dommage que le constructeur n’ait pas prévu de système pour le démonter et le nettoyer. Cette vitre étant fixe, il faut passer par l’extérieur avec une échelle.
Le M5091 est visiblement un tracteur assez sobre : de 3,6 à 4,2 litres par heure selon les utilisateurs et il ne consomme que très peu d’Adblue. Le réservoir de GNR a une capacité de 105 litres. L’éleveur signale qu’au moment de faire le plein, il est obligé de placer un petit tuyau dans l’encolure afin de faciliter la sortie d’air et d’empêcher le reflux de carburant. Un problème identifié chez Kubota qui travaille sur une nouvelle encolure.
Sur le plan de l’entretien, les radiateurs sont astucieusement protégés par deux grilles démontables qui retiennent les plus grosses impuretés. Il suffit de les décrocher pour les souffler. La première vidange a été réalisée par le concessionnaire. Nicolas Bigot a prévu de faire la suivante, mais il sait qu’il aura peut-être des difficultés à accéder au filtre à huile qui se trouve juste en face du bâti du chargeur. Le vendeur lui a d’ailleurs fourni une pince spécifique pour le démontage. « Si certains détails méritent d’être corrigés, dans l’ensemble, je suis satisfait des performances. Le tracteur répond à mes principales utilisations qui sont assez variées. J’ai même eu l’occasion de faire du terrassement et j’ai été surpris par son adhérence. J’attends donc de voir dans le temps comment il vieillit. »
Denis LehéPour accéder à l'ensembles nos offres :