Au Gaec des deux vallées (69) Ils montent un Gaec pour regrouper leurs troupeaux laitiers
A deux kilomètres l’un de l’autre, Simon Berthier et Alexandre Berthollier ont fait le choix de s’associer et de regrouper leurs troupeaux de vaches laitières. Poules, chèvres, moutons sans parler de transformation… La création du Gaec a apporté une grande diversité de productions animales sur la société, et consolidé l’atelier de vente directe.
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Eleveurs à Saint-Romain-de-Popey, Simon et Alexandre ont longtemps été voisins avant de s’associer. Pendant une dizaine d’années, chacun a trait une trentaine de vaches laitières, en complément d’un atelier caprin de 160 têtes pour Alexandre, et d’un atelier poules pondeuses pour Simon. Le regroupement des deux éleveurs a permis de rassembler les deux troupeaux et d’initier Simon à la vente directe : un quart de la production laitière est transformée sur la ferme. De son côté, Alexandre y a gagné un précieux appui pour la commercialisation des produits de la ferme.
« En 2018, avec le départ en retraite de mes parents, je cherchais un nouvel associé pour pouvoir continuer à gérer les différents ateliers », explique l’agriculteur, déjà bien engagé dans la transformation fromagère avec son troupeau de chèvres. Simon de son côté était intéressé par la vente directe : « cela faisait une dizaine d’années que j’étais installé, je commençais à arriver au bout des premiers crédits et je ne me voyais pas continuer ma carrière tout seul ».
Nous ne sommes plus tout seuls face aux problèmes
Côté organisation : pas de grand chamboulement. Simon gère plutôt les poules et les vaches, ses activités d’origine. Alexandre est aux chèvres ainsi qu’à la transfo. Bref, chacun trait son troupeau. Mais ce qui change la donne, c’est le collectif. « On n’est pas tout seul à travailler. S’il y a un problème, un vêlage difficile, on peut compter sur quelqu’un », apprécie Simon. « Et nous sommes plutôt complémentaires. Souvent Simon laboure et moi je sème », ajoute son acolyte.
Les agriculteurs sont polyvalents, ce qui leur permet également de facilement se remplacer. « L’objectif, c’est d’avoir dans les 4 semaines de vacances par an chacun », précise Simon.
La création du Gaec a aussi permis la création d’une nouvelle activité. 25 veaux de boucherie sortent chaque année de l’exploitation, écoulés en vente directe.
La compagne de Simon a également rejoint Amandine, la compagne d’Alexandre sur l’atelier de transformation. Un moyen de sécuriser un système gourmand en main-d’œuvre.
La vente directe pour maîtriser les prix
Car en plus de l’autonomie fourragère, avec une alimentation en grande partie basée sur l’herbe (plus de 200 jours de pâturage par an), c’est la vente directe qui fait la résilience du système. « Nous avons la chance d’approvisionner un magasin de producteurs à 8 km de l’exploitation, et de bénéficier d’un bassin de consommation riche autour de Lyon » conclut Alexandre. Grâce à leur circuit de commercialisation et un système économe en intrants, les éleveurs bénéficient d’un EBE de l’ordre de 37 % du produit brut de l’exploitation.
Fromage de chèvre et de lait de vache, agneau, veau…. toutes les productions y passent. « Le fait d’avoir plusieurs ateliers, c’est une force. Car la conjoncture sourit toujours au moins à une production ». C’est également un atout pour la vente directe : « il ne nous manque que des cochons pour avoir toutes les productions », sourit Alexandre.
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