Réforme des retraites Impossible de travailler plus longtemps pour les éleveurs
Travailler quelques années de plus pour pouvoir prétendre à la retraite n'enchante pas vraiment les éleveurs d'après les commentaires lus sur Web-agri. Et l'âge du départ est une chose, mais beaucoup se demandent aussi avec quelle pension ils vont partir...
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« J’ai 44 ans. Ça fait 20 ans que je suis éleveuse de vaches laitières. Mes rendez-vous chez l’ostéopathe, le podologue et le médecin sont de plus en plus fréquents. Il faut se rendre à l'évidence : il me sera impossible physiquement d’aller jusqu'à 64 ans... et ce serait d’ailleurs plutôt 67 d’ici 20 ans. » Ce témoignage d'une éleveuse est partagé par de nombreux collègues concernés par la réforme des retraites.
À quel âge prendre sa retraite ?
La réforme prévoit un recul de l'âge légal de départ à la retraite (64 ans au lieu de 62). Mais avec la pénibilité du métier, peu d'éleveurs se voient jouer les prolongations. Dans les commentaires de Web-agri par exemple, Didier s'insurgeait récemment : « La quasi totalité des producteurs de lait arrivés à 55 ans - 60 ans sont déjà très fatigués physiquement. Laissons les gens vivre convenablement leur retraite, profiter de leur famille, des petits-enfants et de faire quelques activités. Si vous cherchez de l'argent, tapez sur les milliardaires et la classe politique ! »
« Partir en retraite avec une pension minable »
Ce qui inquiète aussi beaucoup les agriculteurs, c'est la pension de retraite et notamment le minimum à 1 200 €/mois pour les carrières complètes. En effet, peu d'entre eux ont démarré en tant que chef d'exploitation, et comme en témoigne Gil sur Facebook : « Les années passées en tant qu'aide familial ou autre ne comptent pas. »
Elle aussi agricultrice, Christel explique : « On prépare le terrain pour diminuer petit à petit notre activité lorsque les emprunts seront terminés et pour conserver une mini activité de subsistance pour nos vieux jours. Nous mettons aussi un peu de côté, car nous savons bien que notre retraite sera minable, si nous en avons une, et qu'elle ne suffira pas à vivre décemment. »
On compte sur la capitalisation pour la retraite.
Le départ en retraite des agriculteurs est bien souvent lié à la capacité à transmettre l'exploitation. Un lecteur de Terre-net, qui semble d'ailleurs à contre courant de ses collègues dans les commentaires, est confiant à ce sujet : « La vente d'une ferme apporte un bon matelas en banque. Même avec une petite retraite, un agriculteur en retraite peut taper dans ses économies. À l'inverse, un ouvrier qui a été au Smic toute sa vie n'aura pas le compte en banque si étoffé à la fin. » Il ose même interpeler ses collègues : « Il ne faut pas oublier que les cotisations sont calculées en fonction du revenu. Le problème c'est que les comptables vous incitent à investir pour ne pas faire de revenu... Arrêtez de vous plaindre ! »
Une théorie partagée par quelques-uns, comme Goueltas : « Je vais avoir 35 ans et lorsque j'aurai 65 ans, le système de retraite n'existera plus. J'investis pour me créer une rente de subsistance pour ma fin de vie via des investissements immobiliers, en bourse et en cryptomonnaie. »
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