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Affaire Lactalis L'explication du géant laitier « ne colle pas » selon le rapporteur

Le rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Lactalis, Grégory Besson-Moreau, a attaqué le géant laitier mercredi indiquant que ses explications sur la contamination « ne coll(aient) pas », tout en soulignant un déraillement de l'ensemble de la chaîne durant cette crise.

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« Lors de son audition, Lactalis nous a expliqué que si des salmonelles étaient présentes dans des boîtes de lait pour bébé, c'est parce qu'ils en ont retrouvé sur un manche à balai et qu'ils avaient cassé du carrelage. Déjà l'explication ne colle pas », a déclaré mercredi le député en présentant les préconisations du rapport de la commission d'enquête, qui ne sera rendu public dans son intégralité que la semaine prochaine. Après l'éclatement de l'affaire de contamination aux salmonelles des laits pour bébés en décembre 2017, le géant laitier avait reconnu avoir détecté la présence de ces pathogènes en août 2017 sur un manche à balai et en septembre sur du carrelage mais jamais dans l'appareil de production.

Une des propositions de la commission d'enquête sur l'affaire Lactalis est de mieux encadrer la délégation de pouvoir, a souligné le rapporteur. « Un président d'une industrie agro-alimentaire est un justiciable comme tout le monde. Il doit répondre devant un juge de ce qu'il fabrique, ce n'est pas aux directeurs d'usines de répondre », a martelé M. Besson-Moreau. Le rapport préconise aussi des sanctions pénales et financières, pour lesquels il faudra « parler de (pourcentage de) chiffre d'affaires et non plus de montants » fixes, et qui seront donc « bien plus importantes que les sanctions actuelles », assure le député.

Renforcer les services de l'État

Cependant, les travaux de la commission ont montré que le problème dépassait le niveau industriel. « Au début de cette audition, on pensait que la responsabilité (incombait) uniquement à Lactalis, la réalité c'est que c'est la chaîne de production (et de distribution, NDLR) qui a déraillé », selon le député. Il explique par exemple qu'aucune crèche « n'a été mise au courant de problèmes de salmonelles dans les boîtes de lait en provenance de Lactalis », durant la crise. Il a également rappelé que « les services de l'État ne récupéraient pas les autocontrôles positifs à l'intérieur de l'usine », mais « grâce au rapport Lactalis, on va devoir les envoyer et les traiter pour savoir où il y a des problèmes sanitaires ».

Les services de l'État devront aussi être renforcés grâce à une redevance, votée au niveau européen, prélevées sur les industriels et dont le produit de 270 millions sera « automatiquement transféré à la Direction générale de la sécurité alimentaire » (DGAL), selon M. Moreau-Besson. Cette somme pourrait, selon le rapporteur, permettre la création de « 800 emplois équivalents temps plein ».

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