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Abreuvement des bovins Jongler entre restrictions, diminution de la ressource et qualité de l'eau

Pour l'approvisionnement en eau, mieux vaut diversifier ses sources ! (© Terre-net Média)

A l'heure où les restrictions d'eau sont de plus en plus courantes, Loïc Fulbert, conseiller en gestion de l'eau au GDS propose de diversifier ses sources d'approvisionnement. L'objectif : adapter les qualités d'eau en fonction des usages sur l'exploitation.

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Le congrès GDS France aura été l'occasion de réaliser une table ronde sur l'adaptation du monde de l'élevage au changement climatique. Et la question de l'eau concentre les débats. « On voit bien les tensions que la sécheresse crée autour de nous », introduit Gilles Salvat, directeur général délégué de l’Anses.

« Il faut compter 5 à 10 litres d'eau par litre de lait produit, et 50 à 70 litres par kilo de poids vif en bovin viande », poursuit le vétérinaire. Ces valeurs sont certes loin des estimations fantaisistes des anti-viande, mais elles n'en demeurent pas moins conséquentes.

Premier poste d'utilisation de l'eau en élevage : l'abreuvement. Les ruminants sont de gros buveurs, une vache laitière consomme entre 80 et 120 litres d'eau par jour. Compter 60 litres pour une vache allaitante et son veau.

Diversifier ses points d'approvisionnement

Or aujourd'hui, il y a de « vrais risques de manquer de cette ressource » poursuit l'expert. Si les options d'abreuvement sont multiples, nombreuses sont les restrictions en période estivale. Entre qualité de l'eau, limites de prélèvement et niveau des gisements... les contraintes pleuvent :  

À chaque eau son usage

Dans une perspective de restrictions d'eau, l'utilisation combinée de plusieurs ressources pourra être un plus pour assurer son autonomie. Pour Loïc Fulbert, « il faut tenir compte des qualités des eaux pour leur affecter un usage ». Privilégier donc l'utilisation de l'eau du réseau pour la vaisselle laitière. L'abreuvement des bovins, qui représente les trois quarts des besoins en eau d'une exploitation laitière peut être assuré via les eaux souterraines. Enfin les animaux plus à risque pourront s'accommoder d'une eau de moindre qualité, mais ne présentant pas de risques sanitaires.

C'est déjà ce que pratique Thierry Perrier, agriculteur et président du GDS de la Mayenne. « Sur mon exploitation (un Gaec avec deux sites), on travaille avec des puits, et on commence à voir que la ressource en eau est limitée l'été ». Sur ces périodes, l'exploitation compte alors sur le réseau public, auquel la salle de traite est d'ailleurs continuellement branchée.

Faire attention à la qualité

Mais pour appliquer cette technique, encore faut-il connaître la qualité des eaux présentes sur une exploitation « des analyses régulières seront à faire » estime le conseiller.

Autre élément limitant : la qualité de l'eau. Sur les deux puits de l'exploitation, un est traité au chlore. Le puit, en limite de voisinage, est proche d'une parcelle où pâturent des chevaux avec une petite mare. « Un jour, le voisin a retiré la clôture qui entourait la mare. Les chevaux ont donc pu en profiter l'été, mais en allant dedans pour se rafraîchir, ils ont provoqué une pollution de l'eau aux matières fécales » explique Thierry Perrier. Bref, « si un jour, vous faites un puits, pensez à le faire au milieu d'une parcelle qui vous appartient pour en maîtriser l'entourage ! »

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