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LA PRÉVENTION CONTRE L'IBR EXIGE LA VIGILANCE AU PÂTURAGE

L'IBR se transmet par contact nasal direct, mais aussi par aérosol lors d'éternuement.© CHRISTIAN WATIER

La connaissance du statut sanitaire des élevages vis-à-vis de l'IBR doit permettre de se prémunir contre les risques de contamination de voisinage à la saison de pâturage.

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LE DISPOSITIF DE LUTTE CONTRE L'IBR repose sur une prophylaxie obligatoire qui impose le dépistage des bovins à l'introduction, dans les quinze jours précédant la sortie d'un bovin de son exploitation d'origine ou dans les dix jours suivant l'entrée dans le cheptel de destination. Obligatoires aussi le dépistage annuel en élevage sur lait du tank et la vaccination des animaux trouvés non séronégatifs dans les deux mois suivant le résultat de l'analyse.

« L'objectif est d'imposer la vaccination ou l'élimination des animaux positifs au fur et à mesure de leur découverte pour réduire le risque global de contamination », explique Françoise Mési, vétérinaire conseil à GDS France. Pourtant, de nouveaux cas sont révélés chaque année. C'est à chaque fois l'anéantissement d'un travail de sélection mené dans les exploitations qui commercialisent des animaux d'élevage (reproducteurs, génisses…) car, sur ce marché, les acheteurs exigent des animaux garantis « indemnes d'IBR ». L'assainissement d'un élevage passe par la réforme des animaux positifs lorsque le taux d'infestation est faible. Si ce taux est élevé, la vaccination de tous les bovins positifs est privilégiée et répétée tous les six mois jusqu'à leur réforme. Parallèlement, les animaux négatifs sont dépistés chaque année pour vérifier qu'il n'y a plus de circulation virale dans le troupeau.

CONTAMINATION DE VOISINAGE

Réglementairement, la vaccination ne concerne que les animaux de plus de deux ans. Les jeunes peuvent alors constituer un réservoir avec, pour conséquence, l'allongement des délais d'assainissement et des risques de contamination de voisinage en pâture. « En outre, malgré un dépistage correctement réalisé, la vaccination n'interdit pas totalement le risque d'excrétion virale », prévient le GDS des Ardennes. Pour protéger les élevages sains, il faut donc connaître le statut de chaque élevage vis-à-vis de l'IBR, aussi bien lors d'introduction d'animaux qu'à l'occasion de mélanges d'animaux (estives, concours…) et au pâturage. Les introductions de bovins constituent la principale source de contamination, mais la contamination au pâturage reste plus difficile à maîtriser. « Il faut se renseigner sur le statut des voisins et aménager ses pâtures en conséquence », prévient Françoise Mési.

En cas de doute et en l'absence d'obstacle naturel (haie, fossé, bosquet…), certains GDS préconisent l'installation d'une double clôture électrique et, naturellement, le contrôle régulier des pâtures pour prévenir tout mélange avec des animaux extérieurs. Avant de rassembler les animaux de pâtures éloignées, un test doit être pratiqué et les animaux isolés du reste du troupeau dans l'attente des résultats.

REDYNAMISER LA QUALIFICATION

Dans le cas des estives, le mélange d'animaux certifiés indemnes avec des bovins de statut différent doit également donner lieu à un contrôle complémentaire à leur retour afin d'évaluer l'absence de contamination. Dans tous les cas, la connaissance du risque passe par une adhésion plus large des éleveurs à la démarche de qualification des cheptels. Mais celle-ci est volontaire et ne présente pas d'intérêt commercial sur le marché des animaux de boucherie. Actuellement, le taux de qualification « indemne d'IBR » atteint 60 %. « Selon les départements, nous estimons que 80 % des élevages pourraient se qualifier, soit parce qu'ils sont négatifs, soit parce que moins de cinq bovins y sont répertoriés positifs. L'objectif est d'inciter les éleveurs à se qualifier, à l'instar de ceux du Doubs et des départements bretons où la maladie est en voie de disparition. »

JÉRÔME PEZON

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