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Apprendre à lire sous les pieds des génisses

PHOTOS : YVES DEBEAUVAIS

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LES GÉNISSES FRAÎCHES VÊLÉES SONT PARTICULIÈREMENT SENSIBLES aux problèmes de fourbure. Rien d'étonnant à cela. À l'approche de la mise bas, l'augmentation du taux d'oestrogène provoque un relâchement des ligaments qui ne touche pas que ceux du bassin. Les ligaments qui participent à la suspension de l'os du pied dans la boîte cornée sont aussi affectés. S'ajoute au relâchement de l'appareil suspenseur du pied l'accroissement important du poids de la génisse lié à la croissance du foetus et au développement mammaire. Or sachez-le, les coussinets digitaux qui jouent le rôle d'amortisseur sont constitués, chez une génisse, de tissus beaucoup moins élastiques et déformables que ceux d'une vache adulte… d'où un risque accru de fourbure ; d'autant que ces génisses passent d'une aire paillée à un sol dur après la mise bas.

À ces risques d'origine mécanique, s'ajoutent des risques métaboliques ou sanitaires. Dans ce cas de figure, tout se joue au niveau des shunts artério-veineux censés court-circuiter le flux sanguin quand le pied vient à l'appui pour minimiser la compression du derme. La production de toxines vaso-actives provoque en effet l'ouverture de ces shunts. Pour savoir si vos génisses fraîches vêlées encaissent sans trop sourciller ce stress mécanique d'ordre naturel ou sont exposées à des risques métaboliques particuliers… rien de plus simple : il suffit de savoir « lire » sous leur pied. Leur passé y est écrit.

JEAN-MICHEL VOCORET, EN COLLABORATION AVEC YVES DEBEAUVAIS, VÉTÉRINAIRE

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