Login

LA VACCINATION CONTRE LA FCO FAIT TOUJOURS DÉBAT POUR : « DES PERTES SONT CONSTATÉES »

Gérard Bosquet, vétérinaire dans les Ardennes et secrétaire général de la SNGTV

La campagne de vaccination 2010-2011 a débuté depuis le 3 novembre et s'inscrit dans le cadre d'une démarche volontaire. Plusieurs arguments peuvent inciter ou, au contraire, dissuader les éleveurs de vacciner leurs troupe aux cet hiver.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« LA FCO EST UNE MALADIE GRAVE. Elle provoque de lourdes pertes économiques dans les élevages touchés, notamment par des avortements, des mortalités mais aussi des boiteries et des baisses de production laitière. Cet impact est encore plus fort dans les troupeaux ovins… Seule la vaccination de masse a permis de réduire significativement le nombre de foyers cliniques et les pertes. En 2010, grâce à une campagne de vaccination massale, il n'y a eu qu'un foyer contre 32 000 au cours de l'année 2008.

Malgré tout, la maladie n'est pas éradiquée. Des sentinelles installées sur tout le territoire français indiquent que le virus circule encore. Pour éviter une résurgence de la maladie, il faut maintenir un niveau élevé de vaccination, c'est-à-dire au minimum 80 % des animaux. Aujourd'hui, on ne connaît pas la durée de la protection immunitaire naturelle des troupeaux touchés ni précisément la protection vaccinale. Vacciner les troupeaux est le seul moyen de prévention et, en priorité, les jeunes qui n'ont jamais connu la maladie et les animaux de valeur. Cet objectif collectif d'éradication était tenable tant que la vaccination était obligatoire. Le fait qu'elle soit aujourd'hui facultative le réduit à néant.

La vaccination va aussi permettre de faciliter la commercialisation des bovins et de sécuriser leurs débouchés. Les réglementations pour les échanges d'animaux dans l'Union européenne et les exportations vers les pays tiers l'imposent la plupart du temps. Dans ce cas, seul un animal vacciné par un vétérinaire pourra être certifié. S'agissant des veaux destinés à être expédiés vers des pays qui imposent que la mère soit vaccinée, sa vaccination doit être assurée par un praticien. Il est probable que de nombreux acheteurs français voudront aussi protéger leur cheptel.

Le volontariat va permettre aux éleveurs d'adapter la période de vaccination de leurs animaux, et donc d'éviter d'intervenir pendant les périodes sensibles (taureaux en période de saillie, femelles en chaleur). Tout vaccin peut être à l'origine d'une hausse passagère de température qui peut avoir des conséquences sur la reproduction.

Les vaccins contre la fièvre catarrhale ovine sont sans danger. Depuis 2008, environ deux mille déclarations d'effets indésirables liés à ces vaccins ont été reçues par l'Agence nationale du médicament vétérinaire. En comparaison des deux cents millions de doses distribuées, ces chiffres montrent que ces vaccins provoquent très rarement des problèmes de santé.

Sur la prescription de leur vétérinaire, les éleveurs peuvent se faire délivrer les doses nécessaires et pratiquer eux-mêmes la vaccination de leur cheptel, dans le respect des modalités fixées par le laboratoire.

Attention tout de même à ne pas dépasser le délai d'un an pour effectuer les rappels. Sinon, les éleveurs devront reprendre le protocole vaccinal au point de départ, avec une primo vaccination avec deux injections à trois semaines d'intervalle. »

PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS LOUIS

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement