DANS L'ORNE, LA VACCINATION CONTRE LA FCO A PAYÉ
Augmentation du nombre de naissances et diminution de la mortalité des veaux sont les effets observés par le GDS de l'Orne à partir des données IPG départementales.
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LA BASE IPG DE L'ORNE L'ATTESTE : plus le nombre de reproducteurs bovins vaccinés contre le virus de la fièvre catarrhale ovine sérotype 8 augmente et plus il y a de veaux dans les élevages. Témoin ses chiffres enregistrés en 2008. « Il manque 6 019 veaux dans les cheptels bovins qui n'ont pas vacciné ou ont vacciné moins de 20 % des reproducteurs, soit une perte de 11,5 % par rapport à l'année précédente », a présenté Arnaud Delafosse, vétérinaire et directeur du Groupement de défense sanitaire de l'Orne (GDS 61) lors de la Journée bovine nantaise 2009. « Les cheptels qui ont vacciné 20 à 60 % des reproducteurs n'ont perdu que 643 veaux, soit une perte ramenée à 2,5 %. Quant aux cheptels qui ont vacciné plus de 60 % des reproducteurs, ils comptabilisent 1 564 veaux supplémentaires, soit 3,4 %. » Une vaccination intensive se traduirait donc par une augmentation des naissances et une diminution de la mortalité.
DES DIFFÉRENCES ENTRE LAITIERS ET ALLAITANTS
Ces résultats sont issus de la comparaison du nombre de veaux nés et de bovins morts dans les exploitations bovines ornaises, au regard de l'intensité de la vaccination des reproducteurs et pour deux périodes : l'année précédant l'apparition de l'épizootie de FCO dans ce département (de juillet 2007 à juin 2008), considérée comme le témoin, et l'année de l'épizootie (de juillet 2008 à juin 2009).
Les éleveurs laitiers ont vacciné plus intensivement que les éleveurs allaitants. Presque la moitié des éleveurs laitiers ont vacciné plus de 60 % des reproducteurs contre seulement un éleveur allaitant sur cinq. En effet, de nombreux troupeaux allaitants étaient déjà au pâturage lors du début de la campagne de vaccination. Ainsi, le manque de veaux est plutôt comptabilisé dans les élevages allaitants et le solde positif dans les élevages laitiers. Les types de pertes diffèrent également selon la catégorie d'élevage. Au regard des périodes respectives de reproduction, le vétérinaire note plutôt un défaut de naissance dans les élevages allaitants et plutôt une augmentation de la mortalité des veaux âgés de moins d'un mois dans les troupeaux laitiers. À noter que dans les élevages laitiers, l'impact positif de la vaccination FCO a été accentué par la conjoncture laitière favorable des années 2007-2008. Les éleveurs ont gardé plus de génisses en prévision d'une augmentation des quotas, d'où un solde positif. En 2008, la vaccination était limitée aux reproducteurs, facultative, et a eu lieu parallèlement à l'épizootie.
L'expérience ornaise montre qu'une vaccination en urgence et en milieu infecté permet de protéger les animaux encore indemnes et de freiner la progression de la maladie. Et « la vaccination des bovins en phase prépatente ne semble pas aggraver les symptômes », indique le vétérinaire.
EFFET DÉSINSECTISATION À CONFIRMER
Par ailleurs, la fréquence de la désinsectisation a fait l'objet d'une évaluation chez 164 éleveurs dont les cheptels ont été infectés par le virus en 2008.
Le GDS et la DSV de l'Orne avaient en effet recommandé de réaliser une désinsectisation mensuelle d'avril à novembre 2008. Déclarations de naissances et de mortalités ont été comparées, en fonction du nombre de traitements insecticides : les résultats montrent une diminution des pertes avec l'augmentation de la désinsectisation. Face à ces résultats encourageants, l'intervenant reste prudent, « dans ces analyses bi-factorielles, il peut y avoir des facteurs cachés ».
De plus, l'analyse montre que les éleveurs qui ont vacciné ont également désinsectisé de façon importante. Mais « chez ces éleveurs, la FCO n'a pas été un problème », a conclu Arnaud Delafosse.
ANNA GIRANDIER
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