Login

Bâtiment 100 % automatisé Les 130 vaches laitières du Gaec de l’Epinay dégagent de belles marges

En 2013, Web-agri vous faisait découvrir l’impressionnante stabulation entièrement automatisée du Gaec de l’Epinay à Guer, dans le Morbihan. Deux ans plus tard, que disent les résultats économiques et qu’en pensent les éleveurs ?

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

https://www.dailymotion.com/video/x91qs4s

Vidéo de présentation du bâtiment (publiée le 11/03/2013)

L’objectif de Roland Piel et de sa sœur Catherine était très ambitieux : produire 2,2 millions de litres de lait avec seulement 8 heures de travail par jour ! (voir le reportage). Les associés ont cherché à automatiser l’ensemble des tâches d’astreinte afin qu’une seule personne puisse gérer le troupeau de plus de 130 vaches pie-rouge et holsteins.

L’étable de 222 logettes est équipée depuis l’été dernier d’un troisième robot de traite Lely A4 (avec entrée et sortie de la vache en ligne droite). Avant, les éleveurs sont parvenus à produire 1,5 million de litres avec deux robots, soit une production très élevée, supérieure à 750.000 litres par stalle. Le robot d’alimentation Lely Vector fait la navette entre le bâtiment des laitières, celui des génisses et la cuisine où sont stockés les aliments. Le petit bol rouge tourne jour et nuit au maximum de ses capacités.

Après deux ans de mise en service, le bâtiment n’a pas atteint encore sa capacité maximale qui peut accueillir près de 180 vaches à la traite. Au cours des 12 derniers mois, les 130 vaches pie rouge traites ont produit 1,6 million de kg lait brut (33,5 kg brut/VL/j), soit une production de lait standard de 1.8 million de kg de lait vendu (37,0 kg de lait standard vendu /VL/j).

Un deuxième bâtiment ?

Malgré un investissement d’1,7 million d’euros dans ce bâtiment, financé sans subventions, le Gaec de l’Epinay semble dégager un chiffre d’affaires et des marges à la hauteur des espérances de Roland Piel : « Je n’ai aucun regret et nous sommes contents d’aller au travail le matin. J’envisage même de construire un autre bâtiment pour ajouter un deuxième Lely Vector et deux robots de traite supplémentaires. »

En automatisant une grande partie des tâches, la productivité du travail du Gaec est passée de 61 h/VL/an à seulement 17 h/VL/an aujourd’hui. « La référence française se situe autour de 50 h/VL/an et de 35 h/VL/an en Europe du Nord », mentionne Simon Tanné de chez Sanders, fournisseur d’aliments de l’exploitation.

Revenu net par heure travaillée sur l'atelier laitier :

Grâce à de hautes performances laitières (37,9 kg de lait standard /VL/j)  et des taux élevés (TB : 43,6 g/kg ; TP : 35,8 g/kg), les gains de chiffres d’affaires par la qualité du lait s’élèvent à 76.000 €/an. Le comptage cellulaire qui posait souci dans l’ancien bâtiment, s’est légèrement amélioré pour descendre à 241.000 cel/mL en moyenne l’an dernier. La part du lait jeté est aujourd’hui de 2,6 %, contre 6 % lorsque les vaches étaient logées sur aire paillée, soit un gain de chiffre d’affaires de 19.000 €/an.

Marge sur coût alimentaire

« Nous n’avons pas augmenté la part de concentré depuis la mise en place des robots », fait remarquer Roland Piel. Les vaches consomment 198 g d’aliment concentré par kg de lait standard. L’efficacité alimentaire est de 1,55 kg Msi/kg lait. L’élevage parvient à dégager une marge sur coût alimentaire (Msca) de 8,90 €/VL/j, alors que la moyenne bretonne est de 5,40 €/VL/j d’après le Cer France. « Au total, le Gaec de l’Epinay dégage 422.000 € par an de marge sur coût alimentaire, ce qui représente 166.000 € de plus que la moyenne bretonne, à nombre de vaches équivalent », précise Simon Tanné de Sanders.

Equipements : qu’en pensent-t-ils ?

La stabulation en bois est divisée en quatre lots d’animaux (voir le plan) : trois lots homogènes de vaches traites et un lot de taries et de génisses en fin de gestation. « Avoir les vaches taries et les génisses prêtes à vêler dans le même bâtiment que les laitières évite d’avoir à bouger les vaches d’un bâtiment à l’autre à chaque vêlage ou tarissement, c’est un gros gain de temps » fait remarquer l’éleveur.

Chaque lot de vache a son propre robot, car « c’est bien plus facile de retrouver une vache dans un lot de 45 que parmi 130. Et pour gagner du temps lorsqu’il faut pousser une vache à la traite, les portes télécommandées Boetech sont exceptionnelles ». Ces barrières pneumatiques se baissent pour créer une aire d’attente devant le robot et bloquer les vaches en retard, puis se relèvent automatiquement une fois que la vache est traite.

Les éléveurs ont souhaité le maximum de confort pour leurs vaches pie rouge qui ne sortent jamais du bâtiment. « Les logettes Logistalle Ph. Deru sur matelas sont vraiment très agréables pour les vaches, mais elles ont tendance à se coucher davantage en travers, ce qui augmente un peu le boulot de nettoyage. »

Au sol, les caillebotis « Eco-sol » de la marque Anders Béton combinent béton rainuré et caoutchouc : « C’est un investissement qui coûte cher, mais que je ne regrette pas. Les vaches n’ont pas peur de glisser. Aucune ne s’est blessée en deux ans et elles n’hésitent pas à exprimer leurs chaleurs. » Malgré le passage régulier du robot de nettoyage des caillebotis Lely Discovery SW, près de 15 % des vaches du troupeau souffrent de dermatite digitée. Roland Piel pense équiper ses stalles de robot de traite de jets d’eau « Bovi Booster » pour nettoyer l’arrière des onglons.

Caillebotis Eco-sol de Anders Béton, combinant béton et caoutchouc. (©Terre-net Média)
 

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement