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Santé des bovins Les gestes à adopter en cas d’avortement

Tout avortement doit faire l’objet d’une déclaration et votre vétérinaire sanitaire doit réaliser un prélèvement sanguin.

Une de vos vaches a avorté sans raison apparente ? Focus sur les gestes à adopter avec le Gds Picardie.

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Tout avortement est synonyme d’alerte et mérite d’investiguer sur les éventuelles causes de cet avortement car avortement = perte d’argent !

Légalement, la définition d’un avortement en élevage bovin est l’expulsion d’un fœtus ou d’un veau, soit né mort, soit mort entre le 42e jour de gestation et jusqu’à 48 heures après le vêlage. Un avortement peut avoir différentes origines :

Dans le cas des avortements d’origine infectieuse, il est primordial d’adopter certains gestes dès le premier avortement :

1. S’équiper de protections avant toute manipulation de l’animal ou des produits d’avortements (gants au minimum, masque conseillé). Certaines maladies abortives sont transmissibles à l’Homme comme la Fièvre Q, il convient donc de s’en protéger.

2. Isoler la vache avortée du reste du troupeau pour éviter que celle-ci n’en contamine d’autres : en effet, la période autour de l’avortement d’origine infectieuse est un moment de forte excrétion de germes pathogènes, notamment dans les sécrétions génitales de l’animal avorté. Le box d’isolement du bovin avorté (infirmerie) doit être strictement différent du box de vêlage si c’est possible ! Ceci afin d’éviter toute future contamination des vaches qui y séjourneraient.

3. Contacter votre vétérinaire sanitaire le plus vite possible : à chaque avortement et dès le premier ! Tout avortement doit faire l’objet d’une déclaration et votre vétérinaire sanitaire doit réaliser un prélèvement sanguin sur lequel rechercher la Brucellose. En effet, la surveillance de cette maladie abortive repose notamment sur des prélèvements sanguins à chaque cas d’avortement.

Le déplacement du vétérinaire, le prélèvement ainsi que l’analyse brucellose sont pris en charge par l’État. Du fait de la prise en charge de cette visite, ce peut être l’occasion pour l’éleveur et le vétérinaire de rechercher d’autres maladies, notamment en cas d’avortements en série. On définit une série d’avortements comme l’occurrence de 2 avortements en moins de 30 jours (en élevage bovin). Dans cette situation, il peut être intéressant de rechercher d’autres agents pathogènes selon le stade de l’avortement comme par exemple la Néosporose, principale cause d’avortements en élevage bovin (d’après le rapport 2022 d’Oscar – Observatoire et suivi des causes d’avortements chez les ruminants).

Votre GDS peut vous conseiller sur les maladies à dépister et les éventuelles prises en charge, suivant le stade de gestation au moment de l’avortement.

4. Gérer les produits d’avortements : après d’éventuels prélèvements sur ces produits d’avortements par le vétérinaire sanitaire, il est primordial de les stocker dans un endroit à l’écart du reste du troupeau et des chiens. En effet, les cas d’ingestion de délivrances par les chiens d’exploitation peuvent conduire à des vagues d’avortements causés par la Néosporose, parasite dont le chien peut être hôte intermédiaire. Leur stockage dans des bacs d’équarrissage ou des sacs en papier prévus à cet effet permet de les mettre à l’abri et ensuite de les éliminer via l’équarrissage. Leur élimination sur le tas de fumier ou dans la fosse à lisier est à proscrire !

5. Enregistrer l’avortement dans votre registre d’élevage : ceci vous permettra de suivre d’éventuelles récidives par certaines vaches

6. Écarter le lait de la vache avortée de la consommation humaine : en attendant le résultat de l’analyse Brucellose, et au moins jusqu’à la disparition des écoulements vaginaux du bovin avorté.

7. Enfin, nettoyer et désinfecter le matériel utilisé ou encore le parc d’isolement de la vache avortée

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