Normande VS Holstein : ils visent l’excellence avec les deux races
Elle est passionnée par la race normande, lui est mordu de Prim’holstein : Barbara et Quentin Lelimousin élèvent les deux races ensemble et pas n’importe comment. Tous deux épris de génétique, ils emmènent leurs vaches en concours et montent souvent sur le podium… Prochaine échéance : le Space !
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La ferme des P’tites Normandes est située à La Cambe dans le Calvados (14). Barbara s’y est installée en 2015 derrière son père qui, passionné par la race normande, sélectionnait ses animaux avec précision depuis plusieurs générations.
Mais ces p’tites Normandes ne sont pas seules ici… Quentin, qui a rejoint son épouse Barbara sur l’exploitation en 2020 après deux ans de contrat de parrainage, s’y est installé avec ses vaches : d’abord une seule Prim’holstein, puis aujourd’hui une quinzaine. « On a 15 % de Prim’holstein dans le troupeau », pas plus car les noires font fondre la prime AOP d’Isigny sur la paie de lait : « on est déjà à 35 € au lieu de 45 €/1000 l parce qu’on n’est pas en 100 % Normande, on ne peut pas se permettre de descendre plus bas. »
Barbara et Quentin nous rassurent : les deux races ne créent pas de conflit dans le couple, au contraire même. « Tout le monde oppose Holstein et Normande, pas nous. Elles se complètent bien. » Les deux races sont d’ailleurs conduites de la même façon. Et là-dessus, Quentin en est convaincu : « l’exigence que demande la Holstein n’a pas du tout freiné le troupeau normand, au contraire, ça l’a tiré vers le haut. On fait du mieux qu’on peut pour tout le monde et aujourd’hui on est plus techniques, plus rigoureux. Ça se traduit par de meilleures performances, un meilleur revenu et nous, on est plus épanouis. »
Un objectif de sélection : la longévité
Avant de s’installer, Quentin et Barbara étaient tous deux inséminateurs. Autant dire qu’ils sont calés en génétique ! Ils inséminent eux-mêmes et leur objectif est le même pour les deux races : « On sélectionne sur la morphologie fonctionnelle et le type. Le pis, les membres, un bon dessus, des largeurs d’ouverture avec de beaux ischions… Tout ce qu’il faut pour que les vaches vieillissent bien et durent le plus longtemps possible. »
Notre objectif : avoir maximum 1 an d’écart entre l’âge de la vache et son rang de lactation
Les génisses vêlent à 27 mois puis elles font entre 4 et 4,5 lactations. « L’âge moyen de réforme ici est à 7,8 ans, détaille Barbara. En cumul lait à la réforme, on est à 37 000 l en Normande et 69 000 l en Prim’holstein. On n’a pas encore eu de vache à 100 000 l mais on espère bientôt ! »
Toutes les primipares passent au pointage. Note globale au bilan 2024 : 87,1 en Normande, 86,9 en Prim’holstein (dans les 10 % meilleurs du département pour les deux races). Ces bons résultats leur permettent de vendre jusqu’à 25 vaches chaque année. En revanche, pas de génotypage ici, Quentin explique : « On le fait parfois sur certaines génisses pour le schéma de sélection mais en dehors, on ne trouve pas cela intéressant car c’est une information à un instant T, les résultats génétiques évoluent dans le temps. » C’est aussi pour cette raison qu’ils vont chercher de la génétique étrangère : « En Holstein, on choisit des taureaux canadiens ou américains car ils affichent une transparence qu’on n’a pas en France ; on peut remonter les pointages sur la voie femelle sur 5 générations. » Il y a en revanche moins de choix en race normande : « On choisit les 3-4 taureaux issus des meilleures familles de vaches, toujours en regardant le pointage, que ce soit chez Gènes Diffusion ou chez Evolution. »
Le concours Space 2024 avec les deux races
Si le père de Barbara était féru de génétique lorsqu’il tenait les rênes, ses vaches ne sortaient pas pour autant en concours. Mais sa fille en a décidé autrement et l’a initié. Ça a démarré par de petits comices… Et aujourd’hui, les Normandes comme les Holstein foulent les rings des départementaux, régionaux et même du Space, du Salon de l’agriculture et de Swiss expo.
« Les concours permettent de se faire connaître et de vendre des animaux », explique la jeune femme qui semble d’ailleurs avoir transmis le virus à sa petite fille : « elle connaît déjà chaque vache et adore venir avec nous ». Une belle passion que partage le couple qui tient à le souligner : « On peut aller en concours car on a deux salariés qui gèrent très bien l’élevage comme la transformation. On a d’ailleurs pu mettre en place des astreintes le week-end avec eux, ce qui nous permet d’avoir un week-end sur deux de libre. »
Prochaine échéance, le Space avec le challenge national Prim’holstein et un concours interrégional en race normande. Ils espèrent y emmener les deux races : « On l’a déjà fait deux fois, pourquoi pas trois ! On a quelques vaches en tête qui auraient le potentiel, reste à voir si elles seront prêtes dans deux mois. » Rendez-vous les 17, 18 et 19 septembre autour du ring pour le savoir !
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