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Pilotage de la reproduction Check-up mensuel : 10 minutes suffisent pour améliorer les performances de repro

Technicien chargé du suivi de reproduction dans l’Yonne (89), Fabien Leblanc accompagne six élevages ayant mis en place la méthode GAR. « Je passe tous les 40 jours pour contrôler les animaux. Le jour J, toutes les femelles sans chaleurs, vides ou en repeat-breeding, au-delà du seuil fixé par l’éleveur, sont synchronisées. » Objectif : réduire l’IVV, étaler les vêlages et reprendre le contrôle de la repro sans stresser.

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Astreinte pour la surveillance des chaleurs, crainte de manquer un ou plusieurs cycles, mécontentement face à des vaches - encore une fois ! - vides : gérer la reproduction est source de stress, mais aussi, en cas d’écarts, synonyme de pertes économiques. Heureusement, gagner en sérénité et en productivité en améliorant la reproduction de son troupeau est possible.

Développée par le laboratoire CEVA Santé Animale, la méthode GAR (Gestion Active de la Reproduction) se présente comme un accompagnement personnalisé aux éleveurs pour l'amélioration des performances reproductives de leur troupeau. Technicien chargé du suivi de la reproduction pour la coopérative d’insémination Cecna, dans l’Yonne, Fabien Leblanc l’expérimente depuis 2022… avec un certain succès ! De deux élevages accompagnés au démarrage, il est aujourd’hui à six.

« Côté organisation, c’est calé pour tout le monde  »

La méthode est simple : après avoir fixé avec l’éleveur l’intervalle entre 2 vêlages et le seuil d'intervention sur les femelles en retard (habituellement 90 jours après vêlage pour une vache), Fabien Leblanc passe tous les 40 jours pour effectuer un check-up. Lors de sa visite, il réalise les constats de gestation. « Le jour J, je contrôle les animaux, leurs aptitudes, les IA réalisées, etc. puis j’édite une liste. Toutes les femelles ayant atteint le seuil de 90 jours et apparaissant sans chaleurs, n’ayant pas reçu d’IA, en repeat-breeding (plusieurs IA non fécondantes) ou avec un constat de gestation négatif, sont synchronisées. 10 jours après, je repasse pour les inséminer. 30 jours plus tard, je reviens pour la visite de check-up, et je dresse une nouvelle liste, et ainsi de suite. »

Côté génisse, l’objectif est de réduire l’âge au premier vêlage. C’est le poids qui est l’indicateur. Les génisses doivent atteindre au minimum 60 à 65 % du poids adulte pour la mise à la reproduction, avec l’objectif d’un vêlage à 24 mois. Le mètre ruban permet de déterminer si la jeune femelle est prête ou pas encore. Trois à quatre fois dans l'année, les génisses, qui doivent être inséminées dans les trois mois suivants, sont mesurées. Ainsi, on s'assure qu’elles auront un poids suffisant pour la mise à la reproduction et on réagit en conséquence. Elles peuvent être inséminées plus tôt si le poids est cohérent ou plus tard si ce n'est pas le cas.

Grâce à la planification, la méthode GAR apporte un vrai confort. « À la fin de la journée, j’ai des éleveurs qui me disent ‘on sait qu’on est tranquilles pour dix jours’. » C’est ainsi une partie de la gestion de la reproduction dans les élevages qui est déléguée à Fabien Leblanc. Côté organisation, tout le monde sait ce qu’il a à faire : « quand j’ai fini mon suivi, je fais ma synchro, je sais quand je dois revenir, et je peux si besoin passer le relais aux collègues pour inséminer le lot d’animaux concernés en une fois. Et puis, pour nous qui roulons pas mal, c’est autant de déplacements en moins. »

Réduire l’IVV et étaler les vêlages tout au long de l’année

Sur le plan technico-économique, l’objectif principal est de réduire l’IVV afin d’obtenir des animaux plus productifs… tout en gardant une certaine souplesse. Le seuil de mise à la reproduction peut notamment être ajusté. « Chez un éleveur qui avait une bonne persistance laitière, de 90 jours après vêlage a été repoussé à 100 jours », note Fabien Leblanc. « Chez un autre dont les vaches baissaient en lait plus précocement, nous l’avons descendu à 70 jours. »

Selon le technicien, un autre atout fréquemment évoqué par les éleveurs est la possibilité d’étaler les vêlages pour obtenir un nombre de naissances constant tout au long de l’année. « Cela permet d’avoir une meilleure maîtrise du nombre de génisses à élever. On évite aussi d’avoir trop de variations en traite robotisée. » Deux autres élevages ont déjà fait part de leur intérêt pour la méthode GAR dans son secteur. « Tous les éleveurs qui l’appliquent confirment que l’investissement en vaut la peine quand on considère les gains. Forcément, ça fait des émules. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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