Parasitisme en élevage laitier Fiche automatisée TRI : un cas-type pour visualiser les bénéfices
La fiche automatisée TRI, pour Traitement Raisonné Individuel, est un outil gratuit de gestion du parasitisme en élevage, développé par le laboratoire Ceva, à destination des vétérinaires et des éleveurs. Le principe est simple : mettre à profit les données issues du contrôle laitier ou du robot de traite pour déterminer quelles vaches doivent être vermifugées. Voici un cas-type pour bien comprendre la méthode, et les bénéfices retirés.
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Finie la vermifugation de tout le troupeau, place aux traitement ciblés sélectifs ! Il est en effet désormais avéré que seuls quelques animaux, ceux qui en ont besoin, bénéficient pleinement des effets d’un traitement contre les strongles intestinaux. La fiche automatisée TRI, mise au point par Ceva, offre la possibilité de trier les bêtes à traiter en priorité.
Les principes de base : le TRI ne concerne que les troupeaux laitiers pâturants. Vos vaches ne sortent pas ? Vous n’êtes pas concerné. Si, en revanche, vos animaux passent ne serait-ce qu’une petite partie de leur temps au pâturage, vous pouvez poursuivre votre lecture. Dès lors qu’un animal ingère l’herbe d’une prairie, il est forcément infesté par des vers. Cependant, le TRI ne s’applique pas aux allaitants.
Stade de lactation, productivité laitière : deux critères à rapprocher
Le TRI ne concerne pas non plus les génisses. En effet, celles-ci ne sont pas encore en lactation, alors que la méthode se base sur les résultats de production laitière. Elles doivent quand même être surveillées (visuellement ou via une pesée) au cours des deux mois suivant la mise à l’herbe. Pour les vaches, primipares inclues, la démarche TRI s’effectue au moment de la rentrée à l’étable. On regarde alors deux critères :
1 : La productivité laitière : on retient toutes les vaches et primipares présentant un rendement en lait décevant par rapport à celles de même parité, en regardant le pic de lait réalisé au pâturage.
2 : Le stade de lactation à la rentrée à l’étable, qui doit être de moins de 200 jours (animaux ayant vêlé à l’herbe).
Toutes les primipares et multipares qui remplissent ces deux critères sont éligibles au TRI.
Dans notre cas-type, un éleveur laitier possède 87 vaches à la traite au moment de la rentrée à l’étable, dont 26 primipares. Sur la base de 70 % de vêlages à l’herbe en moyenne, alimentée par les données du contrôle laitier, la fiche TRI calcule automatiquement le nombre d’animaux à vermifuger. Ici, seules 17 vaches et 9 primipares méritent un traitement. L’année dernière, notre éleveur avait traité l’ensemble de son troupeau sans distinction. Grâce à la méthode TRI, il n’a besoin d’administrer de vermifuge qu’à 30 % de ses bêtes !
Des frais vétérinaires en moins pour un gain économique avéré
L’exploitant a non seulement réalisé des économies de frais vétérinaires, mais aussi constaté une hausse de la réponse en lait chez les animaux vermifugés. Dans cet exemple, le troupeau pâture assez peu : la part d’herbe représente moins de la moitié de la ration. Mais, la production de lait supplémentaire peut atteindre 1,4 kg de lait par jour et par vache pour des troupeaux très pâturants (plus de 50 % d’herbe dans la ration).
Il est possible de chiffrer le gain économique pour chacune de ces deux situations : en ciblant les vaches à vermifuger, sur la base d’un prix du lait à 350 € /1 000 l, l’éleveur dont le troupeau pâture peu a enregistré une hausse de presque 4 000 l, soit 1 400 €. Pour son voisin, plus pâturant, le gain de productivité s’élève à 5 500 l pour un gain de 1 925 €.
Des gains supérieurs à ceux d’une vermifugation systématique
Les exploitations laitières sont évidemment toutes différentes et ces résultats ne sont donnés qu’à titre indicatif. Néanmoins, la méthode TRI est un moyen sûr et simple de maîtriser le parasitisme sur son élevage. Son adoption permet d’économiser sur le poste vermifuge, tout en générant des gains de productivité laitière bien supérieurs à ceux obtenus avec une vermifugation systématique de l’ensemble du troupeau, estimés à seulement 0,3 kg de lait par vache et par jour.
Trier les vaches à traiter présente d’autres avantages : au-delà des enjeux économiques évoqués précédemment, la vermifugation raisonnée minimise les rejets d’endectocides dans l’environnement et réduit radicalement le risque d’apparition des résistances parmi les populations de strongles. Et puis traiter moins d’animaux, c’est aussi gagner du temps, une ressource précieuse pour beaucoup d’éleveurs.
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