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Gestion du risque parasitaire La rentrée à l'étable : moment clé pour arbitrer les traitements

La rentrée à l'étable, après une saison de pâturage, constitue une étape importante en matière de gestion des parasites digestifs. Elle est le moment de réaliser des traitements sur les animaux qui en ont besoin, avec l'assurance d'un moindre impact sur l'environnement. Elle est aussi l'occasion de faire le bilan de la stratégie antiparasitaire adoptée au pâturage.

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Dans les zones d'élevage qui pratiquent le pâturage, la rentrée en stabulation des animaux, après plusieurs mois à l'herbe, est le moment propice pour faire un point sur la gestion du parasitisme, comme d'ailleurs sur d'autres aspects sanitaires et nutritionnels. En fin de pâturage, la charge parasitaire des animaux est probablement à son plus haut niveau, mais ce n’est pas une raison pour traiter tout le troupeau. Les médicaments coûtent cher, le risque de développer des résistances chez les parasites est élevé, et surtout, certains animaux ont une immunité suffisante pour ne pas pâtir de la présence des parasites.

Un arbitrage sur plusieurs facteurs

Cette rentrée à l'étable est donc l'opportunité de déterminer, avec son vétérinaire, quels animaux ont besoin d'un traitement. Cet arbitrage se fait selon plusieurs éléments : catégorie d'animaux, situation pédoclimatique de l'année, conduite nutritionnelle, traitement antiparasitaire au pâturage... Il s'accompagne souvent d’analyses : coproscopie, analyse du pepsinogène sérique et dosages d'anticorps anti-ostertagia dans le lait de tank. C'est pour les jeunes animaux que les résultats des analyses sont les plus pertinents, car les mieux corrélés à l'infestation réelle. Concernant les adultes, ces examens complémentaires sont peu pertinents pour décider de la vermifugation.

Pour les lots de génisses, le dosage du pepsinogène sérique, mesuré en fin de première saison de pâture, sur cinq animaux, fournit une information précieuse sur le taux de lésions de la caillette et, donc, sur la rencontre entre parasites et animaux. S'il est « faible » (5 mesures < 1 000 mU de tyrosine), il reflète trop peu de contact parasitaire donc révèle une construction insuffisante de l’immunité. En l’absence d’examen complémentaire, c’est l’aspect visuel des animaux qui fait foi : ne sont à traiter que les animaux ayant le moins bien évolué à l’herbe.

Si le taux est élevé (5 mesures > 1 750 ou 2 000 mU de tyrosine), alors la charge parasitaire est importante et susceptible d’engendrer des répercussions cliniques. Un traitement est recommandé pour éviter tout risque d'ostertagiose de type 2 (réveil des larves enkystées dans la caillette à l'occasion d'un stress) au cours de la saison hivernale. Il faut alors choisir un antiparasitaire capable d'agir sur les formes libres et les formes enkystées des parasites.

Le graal : une infestation "moyenne"

Si la moyenne des 5 résultats est entre 1 000 et 1 750 mU de tyrosine, cela indique que la charge parasitaire a été plutôt maîtrisée lors du pâturage et va de paire avec une mise en place correcte de l’immunité antiparasitaire. A la reprise du pâturage l'année suivante, ils seront capables de « bloquer » naturellement les cycles des parasites. L'existence de cette immunité est une excellente nouvelle pour la santé des animaux. Cependant, une fois qu'elle est instaurée, elle perturbe les résultats des analyses qui, dès lors, reflètent moins la réalité de l'atteinte parasitaire laquelle, bien qu’inoffensive d’un point de vue santé, peut provoquer une baisse de production chez la vache laitière et justifier un traitement.

Pour cibler les animaux qui profiteront d’un traitement de rentrée à l'étable, jusqu'à présent, les vétérinaires devaient se baser sur un faisceau d'indices. Récemment, une méthode simple de repérage des animaux a été mise au point par Ceva Santé animale. Elle vient d'être présentée au SPACE et récompensée d’un Innov'Space.

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