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Le climat change, l’agriculture aussi

Sécheresses, pluies diluviennes, nouvelles maladies… Les agriculteurs sont en première ligne face aux effets du changement climatique. Entre contraintes et opportunités, ils expérimentent de nouvelles cultures, repensent leurs pratiques et s’appuient sur l’accompagnement technique et assurantiel pour sécuriser leur exploitation tout en réduisant leur empreinte carbone.

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Les agriculteurs sont les premiers observateurs du changement climatique. « Je sème le maïs un mois plus tôt que ne le faisait mon père », constate Romain Marqué, producteur laitier au Rheu (35). Le plus grand défi de cet éleveur de 200 vaches ? « Produire suffisamment de fourrages quelles que soient les conditions climatiques. Cette année, le rendement en maïs est divisé par deux, constate, dépité, Romain Marqué. J’ai l’impression que tout est amplifié, les épisodes pluvieux, les sécheresses estivales… Alors il faut apprendre à piloter son exploitation en tenant compte de toutes ces incertitudes. »

Pour relever les défis qu’impose le changement climatique, les agriculteurs ont besoin d’être accompagnés pour trouver des trajectoires d’adaptation qui en limiteront les impacts. « Les chambres d’agriculture proposent des diagnostics de vulnérabilité, partage Laurence Ligneau, chargée de mission climat à la chambre d’agriculture de Bretagne. Cela aide les agriculteurs, en fonction de leur contexte d’exploitation, à dégager des leviers d’action prioritaires. Il est aussi important de monter en compétences sur ces thématiques et d’échanger entre pairs. »

Changement climatique : des contraintes mais aussi des opportunités

Pour adapter leurs ressources fourragères aux contraintes climatiques les agriculteurs testent de nouvelles cultures. « Nous produisons désormais du méteil qui consomme moins d’eau, apporte plus de protéines et se récolte plus vite qu’un ray-grass », témoigne Romain Marqué. La hausse des températures est source de difficultés mais aussi d’opportunités. « Même ici en Bretagne, nous pouvons envisager de cultiver du sorgho pour diversifier nos ressources. Mais, avec la hausse des températures, on voit arriver de nouvelles maladies, comme la FCO ou la MHE. »

C’est tout l’accompagnement des agriculteurs qui doit être revu, à l’aune de ce nouveau climat. « En tant qu’assureur, on ne changera pas le climat mais on peut en atténuer les effets, par exemple au travers de l’assurance récolte, explique Gwénaël Simon, directeur assurance chez Groupama. Cette année, la moitié des agriculteurs ayant souscrit une assurance prairies toucheront une indemnisation. Nous adaptons nos contrats aux nouvelles productions, aux nouveaux risques. »

Diminuer l’impact de l’agriculture sur le réchauffement

L’agriculture est à la croisée des chemins, perturbée par le réchauffement climatique mais ayant sa part de responsabilité. « A mon installation, avec mes deux associés, on s’était fixé l’objectif d’alléger notre empreinte carbone de 1 000 tonnes, partage Romain Marqué. Nous avons atteint cet objectif en 5 ans, notamment en remplaçant la fertilisation minérale par l’épandage de digestat. » L’agriculture a une carte à jouer sur la décarbonation en produisant des énergies renouvelables. « Nous accompagnons de plus en plus de projets de méthanisation et d’installations photovoltaïques, constate Gwénaël Simon. Mais aussi des ombrières et de l’agrivoltaïsme qui, en plus de produire de l’électricité protègent les cultures et améliorent le bien-être animal. »

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