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Mieux comprendre le stress thermique pour en réduire les impacts

Les bovins n’apprécient pas les températures chaudes. Dès que le thermomètre dépasse les 25°C, ils vont subir un stress thermique, néfaste à leur bien-être et à leur productivité. Pour les aider à surmonter les épisodes caniculaires, de plus en plus fréquents, il faut adapter bâtiments, conduite et alimentation.

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Les vaches sont de véritables radiateurs ambulants. Les fermentations du rumen et la lactogénèse dégagent de la chaleur. En plus, leur capacité respiratoire est faible par rapport à leur poids. Les vaches ont donc du mal à évacuer la chaleur qu’elles produisent. Si une température extérieure élevée s’y rajoute, les animaux vont ressentir un stress thermique. Les vaches vont moins s’alimenter, leur rumination sera perturbée. De plus, l’augmentation de la fréquence respiratoire, la baisse du pH sanguin et celle du pouvoir tampon de la salive accroissent le risque d’acidose. En conséquence, le niveau de production va rapidement baisser. A plus long terme, les épisodes de stress thermique ont aussi des conséquences sur la santé et la reproduction.

Pour identifier les périodes à risque, la température n’est pas la seule variable en prendre en compte. L’humidité joue aussi beaucoup sur le ressenti. Plus le taux d’humidité est élevé, plus vite le stress thermique arrive. A 25°C, si l’humidité ne dépasse pas les 50%, le stress restera léger. Si l’humidité dépasse ce seuil, on va basculer en stress modéré, avec plus de conséquence sur la production laitière. Pour identifier les situations de stress, on peut se baser sur le THI, Temperature Humidity Index, un index qui couple la température et le taux d’humidité. Pour une vache laitière, l’inconfort débute dès que le THI est supérieur à 68, ce qui arrive à une température de 22°C pour une humidité de 50%. Avec un THI supérieur à 72, soit une température de 25°C et une humidité relative de 50%, le stress est léger. De 72 à 78, on entre dans une situation de stress modéré à fort. Au-delà de 80, le stress est sévère.

Le réchauffement climatique, avec des scénarios à +3,9°C en 2100, accentue le risque de périodes caniculaires. Il est donc prioritaire de préparer son élevage à y faire face.

Aider ses vaches à gérer le stress thermique en pensant le bâtiment comme un parasol

Pour diminuer les impacts du stress thermique sur ses bovins, il faut multiplier les adaptations. Les premières seront mises en place au niveau du bâtiment pour favoriser la ventilation naturelle. Alors qu’on a souvent eu tendance à raisonner son bâtiment comme une enveloppe hermétique, la bonne adaptation des bovins aux températures fraîches couplée à leur sensibilité aux températures chaudes amènent à le repenser comme un parasol : ouvert pour laisser circuler l’air et protecteur face aux ardeurs du sol. Dans les zones les plus chaudes et les bâtiments où la ventilation naturelle est insuffisante, des ventilateurs, voire un système de brumisation, viendront compléter le dispositif.

En période chaude, il faut aussi adapter la ration. Pour pallier la baisse d’ingestion, elle sera reconcentrée en énergie. Pour limiter le risque d’échauffement, mieux vaut la distribuer le soir, voire en plusieurs fois. En bâtiment comme au champ, l’accès, en quantité et en qualité, à une eau fraîche, est primordiale. En été, une vache en pleine lactation peut boire de 100 à 150 litres par jour.

Le confort de couchage est encore plus important en période estivale. Pour évacuer leur chaleur corporelle, les vaches auront tendance à rester debout, ce qui augmente le risque de boiteries et n’aide pas à maintenir la production. En bâtiment, on peut leur apporter la fraicheur qu’elles trouvent sur un sol frais en pâture, grâce aux matelas à poche d’eau et même matelas climatisés.

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