Vaccination et micronutrition des bovins Comment les oligo-éléments optimisent mon protocole vaccinal ?

Parmi les oligo-éléments, cuivre, zinc et sélénium sont parties prenantes dans la production et le bon fonctionnement des cellules immunitaires. Ils assurent notamment leur multiplication et leur activation en cas d’infection. Un bon statut nutritionnel garantit donc la capacité de l’animal à produire des anticorps lors de la vaccination. Au-delà de la complémentation quotidienne des bovins par voie orale, une supplémentation injectable au moment de la vaccination peut en améliorer la réponse. 

Rôle anti-oxydant des oligo-éléments

Le métabolisme des bovins produit naturellement des radicaux libres en même temps qu’il consomme de l’oxygène. Ces radicaux libres affaiblissent voire détruisent les cellules, en particulier les cellules immunitaires. Les oligo-éléments font partie intégrante du processus et activent certains anti-oxydants qui luttent contre l’action des radicaux libres. On parle de stress oxydatif lorsque les défenses anti-oxydantes sont insuffisantes, dépassées par les radicaux libres, affaiblissant ainsi l’immunité des bovins.

Risques en cas de carences en nutriments

Chez le veau, c’est une carence en sélénium qui a le plus d’impact. Un déficit entraîne de manière générale une baisse des fonctions bactéricides des cellules immunitaires (neutrophiles) et de leur multiplication. Un manque de zinc se traduit quant à lui par un ralentissement de la phagocytose, c’est à dire la capacité pour les cellules immunitaires à littéralement ingérer les éléments étrangers. Un déficit en zinc occasionne également une diminution de la synthèse des cellules immunitaires. Enfin, lors d’une carence en cuivre, on observe une hausse des échecs de vaccination chez le veau. Le risque d’échec est alors multiplié par 5 ! Une carence en oligo-éléments nuit donc aux capacités immunitaires de l’animal.

Besoins accrus lors de périodes de stress telles que la vaccination

La vaccination, qui implique allotement et manipulation, est source de stress pour les animaux d’élevage. Ce stress induit une oxygénation, donc une production de radicaux libres, plus importante, contre lesquels il convient de lutter efficacement. Même sur des animaux non-carencés, un apport supplémentaire en oligo-éléments peut être intéressant pour les aider à affronter une phase de stress. Ce coup de pouce viendra aussi stimuler la production d’anticorps.

Voie orale ou voie injectable ?

La voie orale, bien qu’essentielle à la satisfaction des besoins journaliers des bovins, n’est pas la plus efficace pour une assimilation rapide et ciblée des oligo-éléments. On lui préfèrera la voie injectable, selon le principe du TOP-UP (recharger en anglais). Elle permet à l’organisme de mieux assimiler les nutriments qui seront plus rapidement disponibles pour faire face au besoin supplémentaire généré par la vaccination. Par ailleurs, cette voie d’administration représente un moindre risque d’écotoxicité.  Cette pratique se développe dans de nombreux pays. Elle est à réserver à des moments précis du cycle d’élevage (périodes de stress et leur prévention) pour éviter un excès qui serait lui aussi néfaste à l’animal.

Demandez conseil à votre vétérinaire pour mettre en place une supplémentation additionnelle en oligo-éléments afin d’améliorer l’efficacité de votre protocole vaccinal.

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