Obturateurs Un incontournable de la santé mammaire au tarissement
L'obturateur de trayon est à la fois une alternative et un complément aux antibiotiques intramammaires administrés au tarissement. Il empêche physiquement l'entrée de germes pathogènes et, associé à un antibiotique, optimise le taux de guérison.
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Le tarissement est la période-clé pour la gestion de la santé mammaire en lactation. À l'arrêt de la traite, la glande mammaire est en pleine réorganisation et son volume se réduit fortement. Naturellement, en quelques jours, un bouchon de kératine se forme dans le canal des trayons pour empêcher les bactéries de pénétrer dans la mamelle. Quelques jours avant le vêlage, ce bouchon de kératine se dissout.
Durant ces deux phases de formation et de dissolution du bouchon, son efficacité est incomplète. Les germes infectieux peuvent alors entrer dans les trayons et se développer dans la mamelle, d’autant mieux qu’ils ne seront pas évacués avec le lait. Des études réalisées sur des troupeaux laitiers aux USA et en Nouvelle-Zélande montrent qu’une semaine après tarissement, plus de 40 % des quartiers des pis sont encore ouverts. La situation est plus grave encore chez les fortes productrices, à plus de 21 kg/jour au moment de l'arrêt de la traite : ce sont les deux-tiers des quartiers qui sont encore ouverts au bout d’une semaine.
Un usage systématique désormais recommandé
En élevage laitier, l’utilisation d’obturateurs internes de trayons au moment du tarissement sécurise ce processus naturel de fermeture de la mamelle. Disponibles en France, depuis bientôt 20 ans, deux tiers des éleveurs y ont recours mais seulement 30 % des vaches taries en reçoivent. Pour satisfaire au plan éco-antibio et aux exigences sociétales, certains éleveurs devront accélérer le passage d’un usage systématique des antibiotiques au tarissement sélectif selon des critères définis. (1)
Dans les deux cas, avec ou sans antibiotique, l’obturateur est un allié de la santé mammaire. Il améliore le taux de guérison des vaches infectées d’environ 10 %. Dans tous les cas, il réduit le risque de pénétration de germes dans la mamelle et donc le risque de nouvelles infections sur la phase de lactation suivante.
Rigueur et conditions d’emploi d’un obturateur seul
Deux points de vigilance cependant : d'abord, pour éviter toute contamination de la mamelle au moment de l’administration de l'obturateur, comme d’ailleurs d’un injecteur avec antibiotiques, celle-ci doit avoir lieu dans des conditions d'hygiène irréprochables (une lingette désinfectante par trayon) ; ensuite, la sélection des vaches qui n'auront que l'obturateur doit être très rigoureuse.
L’usage d’un obturateur seul peut s’envisager dans les élevages à moins de 250 000 cellules/ml, mais à certaines conditions. Des échecs ont parfois été imputés à l'obturateur, alors qu'en réalité les vaches n'étaient pas « saines » au moment du tarissement. Les vétérinaires sont en général de bon conseil pour aider à ce choix qui doit prendre en compte de nombreux paramètres, dont les taux cellulaires des trois derniers contrôles, le résultat du comptage cellulaire du tank (CCT) le jour du tarissement, l’historique mammite de la vache, la parité, le contexte épidémiologique de l’élevage et le logement des taries.
Donner de la « visibilité » à l'obturateur
Après le vêlage, l’obturateur sera retiré manuellement du canal et de la citerne du trayon. Les premiers jets seront tirés les traites suivantes pour vérifier la présence de fragments d’obturateur.
(1) An investigation of the dynamics of intramammary infections acquired during the dry period on European dairy farms. BRADLEY ET AL. Journal of Dairy Science Vol. 98 No. 9, 2015
Contenu conçu et proposé par Boehringer Ingelheim. La rédaction de Web-agri n'a pas participé à la réalisation de cet article.
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