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Manifestation de la Fnsea à Paris La Coordination Rurale dénonce une « prise d'otages »

Paris, 2 sept 2015 (AFP) - Le président de la Coordination rurale (CR) a dénoncé mercredi une « prise d'otages » dans la mobilisation organisée jeudi par la Fnsea qui prévoit d'amener 1.500 tracteurs à Paris.

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La CR était reçue à l'Elysée juste avant l'autre syndicat minoritaire, le Modef, à la veille de la mobilisation agricole. « Cette déferlante de tracteurs va faire des dégâts pour notre profession. On va prendre en otage notre "ventre", les gens qui mangent à Paris et qui ont encore de la sympathie pour nous », a déclaré à l'Afp Bernard Lannes, à l'issue d'une rencontre avec le président de la République à l'Elysée.

Bernard Lannes a expliqué à François Hollande que son syndicat se « désolidarisait totalement du déploiement de force du roi Beulin (président de la Fnsea, ndlr), avec sa casquette de groupe à 7 milliards », allusion au groupe Avril, leader des huiles en France, que préside Xavier Beulin.

Bernard Lannes rejoint toutefois les revendications de la Fnsea sur un point : la demande d'une « année blanche » pour les agriculteurs très endettés, leur permettant par exemple de rembourser en onze ans un prêt initialement prévu sur dix ans. Le chef de l'Etat « nous a fait comprendre que cela allait être accepté », a-t-il affirmé.

Contrairement à la Fnsea, la CR ne demande pas un moratoire d'un an sur les normes environnementales : « on a seulement demandé de revenir à des normes acceptables et d'arrêter l'escalade des règles », explique Bernard Lannes, qui dit s'attendre à des « annonces » de l'exécutif jeudi sur ce thème. La CR manifestera pour sa part lors du conseil européen agricole organisé à Bruxelles lundi, pour demander notamment une « régulation du prix du lait ».

De son côté, le Modef, dont les dirigeants ont été joints par l'Afp à l'issue de leur rendez-vous avec le président, ont jugé l'entretien « positif », selon le secrétaire général Raymond Girardi. « L'essentiel pour nous était d'insister sur un prix rémunérateur et la revalorisation du revenu agricole », a-t-il indiqué. Le Modef a demandé, sans obtenir de réponse ferme, une revalorisation de l'aide immédiate en faveur des exploitations les plus vulnérables, annoncée en juillet au plus fort de la crise de l'élevage, de 100 millions à 300 millions d'euros. Il souhaite aussi l'exonération fiscale sur le foncier pour les jeunes exploitants récemment installés. Et souhaite que la surdotation des petites exploitations (aides supplémentaires pour les exploitations de moins de 52 hectares), prévue dans la Politique agricole commune (Pac), soit effective dans les deux ans.

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